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UPL France vise 50 % de son activité avec ses biosolutions dès 2024 - 2025

Le | Agrofournisseurs

En présence d’une soixantaine de distributeurs, UPL a lancé en France, le 2 février 2023, sa division NPP, Natural plant protection, dédiée aux biosolutions. La société se donne les moyens de développer ses produits de biocontrôle et ses biostimulants, solutions alternatives aux produits conventionnels qui devraient apporter 50 % de son chiffre d’affaires dès 2024-2025. 

UPL France vise 50 % de son activité avec ses biosolutions dès 2024 - 2025
UPL France vise 50 % de son activité avec ses biosolutions dès 2024 - 2025

« Notre mission est de changer la donne en réinventant une agriculture durable », avance Nicolas Crété, directeur commercial d’UPL France, en introduction du lancement français de la division NPP, Natural Plant Protection, dédiée aux biosolutions, lors l’un événement organisé le 2 février 2023 en présence d’une soixantaine de distributeurs.

Un engagement fort du groupe UPL

UPL, présent dans 138 pays avec 11 000 collaborateurs et 48 usines, s’affiche comme le n° 5 mondial de la protection des plantes et le n° 1 mondial des biosolutions, biostimulants et biocontrôle, en hectares déployés. « En 2030-2040, le groupe ambitionne d’avoir un chiffre d’affaires constitué pour 60 % par les biosolutions, pour 30 % par le digital et les services et pour 10 % par les produits conventionnels », reprend Nicolas Crété. En France, les biosolutions devraient apporter 50 % du chiffre d’affaires dès 2024-2025. Elles représenteront déjà, en 2023-2024, 45 %.

L’agrochimiste indien s’est par ailleurs fixé comme objectif d’accompagner les agriculteurs du monde entier à réduire l’équivalent en dioxyde de carbone atmosphérique d’une gigatonne d’ici à 2040. En France, le modèle d’affaires pour la valorisation des crédits carbone est en cours de finalisation. Des programmes pilotes devraient être lancés en 2023.

Une division NPP dédiée aux biosolutions

« La marque NPP que nous lançons pour accélérer le développement des biosolutions est accompagnée de moyens humains, de centres d’expérimentation et d’outils industriels dédiés », souligne Joëlle Sfeir, directrice marketing et développement pour UPL France.

UPL dispose, pour développer NPP, de sept stations expérimentales, d’une station dédiée aux biosolutions en Caroline du Nord, de neuf sites de production et de six laboratoires R&D. En rachetant Arysta LifeScience et ses filiales Goëmar, GBM (Grupo Bioquímico Mexicano) et la société française NPP en 2019, le groupe a renforcé de manière conséquente son portefeuille de biosolutions. De quoi être prêt pour participer pleinement à ce marché dont la forte croissance est attendue : les perspectives annoncent un chiffre d’affaires de dix milliards de dollars en 2025 au niveau mondial.

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UPL France vise 50 % de son activité avec ses biosolutions dès 2024 - 2025 - © D.R.
UPL France vise 50 % de son activité avec ses biosolutions dès 2024 - 2025 - © D.R.

Marie Lemaitre, responsable marketing NPP France, Nicolas Crété, directeur commercial d’UPL France, Joëlle Sfeir, directrice marketing et développement d’UPL France, Maneesh Oberoi, directeur général d’UPL France, et Daouda Soh, directeur des ventes NPP France, ont présenté le 2 février 2023 aux distributeurs les ambitions de la société relatives au déploiement des biosolutions.[/caption]

« En 2021, en France, les biosolutions NPP d’UPL ont couvert 23 % des hectares traités ayant reçu au moins une biosolution, annonce Daouda Soh, directeur des ventes NPP France. 33 % de ces 812 000 hectares traités ont reçu un biostimulant NPP et 67 % une solution de biocontrôle NPP. » En hectares déployés, UPL France annonce être le premier acteur, tant sur les biostimulants que sur les solutions de biocontrôle (hors cuivre). NPP, en France, dispose entre autres d’une équipe commerciale de six personnes, de onze ingénieurs développement, de six usines, d’un laboratoire de recherche et de trois laboratoires de formulation. Près de 100 % des biosolutions proposées sont fabriquées en France. L’usine de biosolutions à base d’algues de Saint Malo s’agrandit, tout comme l’usine de Bordeaux de Cerexagri, dédiée à la production de cuivre et de soufres.

Développement du portefeuille, formation et accompagnement

« Nous avons entendu vos attentes en matière de CEPP, a déclaré Marie Lemaitre, responsable marketing NPP France, devant les distributeurs. Nous avons l’objectif de rester sur notre dynamique. » UPL France a généré 15,3 % des CEPP en 2021 et, selon des chiffres encore provisoires, 11 % des CEPP en 2022.

UPL France compte mettre progressivement sur le marché de nombreuses autres biosolutions, tant en vigne, arboriculture, maraîchage et cultures industrielles qu’en grandes cultures. Un biostimulant pour lin et un traitement de semences biostimulant pour colza sont entre autres respectivement attendus pour le printemps et l’automne 2023. « Nous étions leader sur le marché des algues et nous allons désormais nous ouvrir à d’autres solutions », annonce la responsable marketing NPP France. « Pour accroître nos solutions combinatoires, nous testons depuis deux ans les applications de biostimulants avec des insecticides d’une part et avec des herbicides sélectifs d’autre part », informe par ailleurs Daouda Soh.

En biocontrôle, des produits seront mis sur le marché dès le printemps 2023 sur vigne, maraîchage et arboriculture.

La société travaille également au développement de services tels que des OAD pour accompagner ses biosolutions, et développe ses propositions de formations dédiées à ces solutions alternatives. « Depuis septembre, nous avons entre autres un partenariat avec My Green Training Box », précise le directeur des ventes NPP France. La société a déjà formé 750 personnes de la distribution et des filières depuis 2018, dont 300 en 2022. Enfin, une communication visant directement les agriculteurs est prévue.

Des attentes fortes du terrain

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UPL France vise 50 % de son activité avec ses biosolutions dès 2024 - 2025 - © D.R.
UPL France vise 50 % de son activité avec ses biosolutions dès 2024 - 2025 - © D.R.

Denis Longevialle, directeur général d’IBMA France, Cécile Le Gall, chargée d’études agriculture biologique et biostimulants chez Terres Inovia, Vincent Beaunée, responsable du pôle santé végétale d’Area, et Bernard Perret, PDG du Groupe Perret, ont échangé sur les freins et les leviers du déploiement des biosolutions.[/caption]

Sur le terrain, les attentes en matière de biosolutions sont grandes, tant sur le nombre de produits que sur leur efficacité. Les quatre intervenants d’une table ronde organisée lors de cet événement ont tous montré que ces solutions alternatives font désormais partie des outils de protection des cultures. « Face au stress hydrique, un biostimulant est désormais apporté dès le premier traitement sur vigne », a précisé Bernard Perret. Pour le PDG du Groupe Perret, les biostimulants représentent un axe de développement important. Un animateur dédié a été recruté il y a cinq ans et 20 % du chiffre d’affaires fertilisants sont d’ores et déjà apportés par ces spécialités. Le biocontrôle, très utilisé en arboriculture, n’est pas en reste. Au total, les biosolutions constituent 39 % du chiffre d’affaires protection des cultures du Groupe.

« Les biostimulants représentent une solution, un produit assurantiel, face au changement climatique, a confirmé Cécile Le Gall, chargée d’études agriculture biologique et biostimulants chez Terres Inovia. Dans le plan de sortie du phosmet, l’une des pistes travaillées consiste à utiliser un biostimulant à l’automne pour avoir un colza plus robuste au printemps. Nous irions vers des applications spécifiques aux biostimulants pour maximiser leurs effets. »

Pour Vincent Beaunée, responsable du pôle santé végétale d’Area, l’aval pousse à l’utilisation de biosolutions. « Les cahiers des charges se durcissent au profit de ces solutions alternatives », a-t-il avancé.

« Comme dans toute transition, plus on crée de la valeur, plus la transition est rapide, a confirmé Denis Longevialle. Le directeur général d’IBMA France a présenté plusieurs exemples de cahiers des charges co-construits et intégrant des produits de biocontrôle : salades pour McDonald’s, fruits et légumes pour Carrefour, blé HVE de la coopérative La Tricherie pour Intermarché… Des cahiers des charges qui offrent un accès au marché, voire une plus-value.