Sélection variétale, la durabilité comme priorité pour la production agricole en Europe
Le | Agrofournisseurs
Quelles sont les priorités pour la sélection variétale en Europe, entre une meilleure optimisation des ressources par la plante, l’augmentation du rendement ou l’amélioration de qualité nutritive des produits ? C’est à cette question que répond une étude publiée dans Nature, après avoir interrogé l’ensemble des acteurs concernés, de la recherche jusqu’au consommateur.
Les consommateurs et les agriculteurs ont-ils les mêmes priorités concernant la sélection variétale du secteur agricole en Europe ? Pour le savoir, des chercheurs ont questionné 254 personnes représentant les différentes parties prenantes : des scientifiques des productions végétales, les acteurs à l’échelle de l’exploitation agricole (agriculteurs, syndicats, etc.), des acteurs de l’agro-industrie (dont des semenciers) et les consommateurs (consommateurs et experts). L’étude, publiée dans Nature, rend compte que la majorité des répondants mettent la durabilité environnementale comme objectif prioritaire en matière de sélection variétale, devant le rendement ou les caractéristiques nutritionnelles du produit final. C’est le cas pour 70 % des personnes intervenant à l’échelle de l’exploitation, 66 % des consommateurs et 60 % des chercheurs. Seuls les acteurs de l’agro-industrie placent d’abord le rendement (44 %) devant la durabilité (38 %) puis les caractéristiques nutritionnelles du produit final (18 %).
La gestion de l’eau et des ressources comme critères importants
[caption id=« attachment_120899 » align=« alignleft » width=« 360 »]
Le graphique rouge indique, par typologie d’acteur, le pourcentage de répondants ayant choisi comme objectif prioritaire en matière de sélection variétale la durabilité, le rendement et les caractéristiques nutritionnelles.
Le graphique vert indique la part de répondants estimant comme important ou très important, une liste de critères de sélection variétale.[/caption]
Derrière cette question de durabilité, c’est avant tout celle de la bonne gestion des ressources qui prime. Parmi les critères de sélection à prendre en compte, l’amélioration de l’utilisation de l’eau par la plante est citée comme importante ou très importante par tous les groupes d’acteurs, dans 92 % des cas, voire plus ! Suivent de près la tolérance à la sécheresse, l’optimisation des nutriments comme l’azote et le phosphore.
Adopter une réflexion plus globale sur la sélection variétale
Au regard des résultats, les chercheurs de cette étude soulignent la nécessité d’adopter une approche holistique de la sélection variétale, en mettant autour de la table toutes les parties prenantes, « afin d’encourager des innovations durables et efficaces en matière de sélection ». Les chercheurs regrettent également le manque d’études d’impact, quantitative et qualitative, de la sélection variétale sur les systèmes alimentaires. « Comment l’amélioration variétale peut-elle contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de l’exploitation ? Comment contribue-t-elle à protéger les ressources en eau en réduisant l’irrigation et le lessivage des engrais ? ».