Selon une enquête terrain d’Axema, la chimie restera un pilier du désherbage en 2035
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Dans un contexte globalement porteur pour les agroéquipements, les ventes de pulvérisateurs ont très légèrement augmenté en 2022 (+1,7 %), selon le rapport économique publié en mai par Axema. Le syndicat du secteur a sondé différents acteurs agricoles sur l’avenir du désherbage en 2035, révélant une certaine défiance vis-à-vis des alternatives à la chimie.
Le rapport économique 2022 d’Axema, syndicat français des acteurs industriels de la filière des agroéquipements, est disponible. Les ventes de matériel neuf ont atteint « un nouveau niveau record », à 8,3 milliards d’euros, soit +15 % par rapport à 2021, précise un communiqué publié le 25 mai 2023. Une progression portée davantage par le secteur agricole (+ 16,5 %) que par celui des espaces verts (+3,5 %), également dans le périmètre d’Axema. Concernant l’année en cours, « si les prises de commandes se raréfient en ce début d’année, il est presque acquis que le marché des agroéquipements sera en croissance en 2023, de l’ordre de +5 % à 10 % », pronostique Axema.
Recul des ventes de pulvé en grandes cultures
Quid du matériel de pulvérisation ? La modernisation de ces équipements, dans les cours de ferme, fait partie des axes des plans Écophyto successifs. Selon Axema, 2 236 pulvérisateurs ont reçu leur première immatriculation en 2022 (contre 2 199 en 2021, soit +1,7 %). Dans le détail :
- 1 057 pulvérisateurs traînés pour grandes cultures (-0,1 % par rapport à 2021),
- 284 pulvérisateurs automoteurs en grandes cultures (-11,3 %),
- 895 en cultures spécialisées (+9 %), le seul segment à progresser chaque année depuis 2018.
Interrogé par Référence agro il y a quelques semaines, le directeur général du syndicat, Laurent de Buyer, précisait que l’optimisation des usages de pesticides passe aussi, et largement, par de bonnes pratiques avec le parc actuel, dont le potentiel n’est pas pleinement exploité (relire l’entretien).
Désherbage, la cote de confiance de la chimie reste élevée
En 2022, Axema a réalisé une enquête auprès d’un vaste échantillon comprenant différents profils (constructeurs, firmes proposant des produits de biocontrôle, agriculteurs, conseillers, syndicats, etc.), sur le thème de l’avenir du désherbage à horizon 2035. Parmi les conclusions de ce travail, le syndicat retient que ces acteurs « ne croient pas aux solutions de désherbage dites alternatives à la chimie, sauf dans des cas très particuliers ». La pratique de l’agriculture de conservation des sols est identifiée comme particulièrement complexe. Les sondés envisagent une montée en puissance de l’agronomie, mais articulée avec les solutions chimiques.
LOA, Axema formule ses attentes
Le 5 juin 2023, Axema a publié dans un communiqué ses idées, dans le cadre de la construction de la loi d’avenir et d’orientation agricole. Parmi ses recommandations, Axema suggère la mise en place de formations continues spécialisées pour les professeurs afin de garantir aux étudiants un enseignement de qualité et actualisé, face à un secteur des agroéquipements qui évolue très vite. Autre idée : « Afin de faciliter au maximum les démarches d’installation de nos agriculteurs, nous souhaitons faire évoluer la dotation des jeunes agriculteurs (DJA) en intégrant une prime à la conversion pour renouveler le parc existant au profit de machines plus vertueuses. » Axema propose enfin de « renforcer la présence de conseillers en machinisme agricole dans toutes les chambres d’agriculture ».