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Semences de maïs : des tensions possibles pour certaines variétés

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Les coups de chaud de fin juin et fin juillet n’ont pas épargné les parcelles de production de semences de maïs. Pour celles qui, à cette époque, étaient en pleine pollinisation, l’impact est important. A l’échelle nationale, les dernières prévisions tablent sur un objectif de rendement atteint à 93 %, voire moins. La moindre disponibilité de certains hybrides annonce quelques tensions sur le marché.

En 2019, 68 500 ha de maïs destinés à la production de semences ont été semés en France, soit 10 % de plus qu’en 2018. Cette hausse intervient après trois campagnes marquées par un recul de la sole et qui conforte la France sur la plus haute marche du podium européen. Tous les voyants étaient donc au vert mais alors que les récoltes sont déjà bien avancées, force est de constater que les tonnages attendus ne sont pas toujours au rendez-vous. « Tout avait pourtant bien commencé, se souvient Dominique Dauga, directeur du pôle hybrides chez RAGT. Les conditions de semis ont été idéales mais les fortes chaleurs de fin juin et de fin juillet ont conduit, pour les parcelles en pleine floraison, à des problèmes de fécondation et donc, à des pertes de grains. Les rendements seront inférieurs aux prévisions. »

Limiter les risques en répartissant la production sur le territoire

Carol Humeau, chef marché maïs précoce pour LG, précise que toutes les régions ne sont pas touchées au même niveau. « La Limagne l’est particulièrement, constate-t-il. Mais même dans cette zone, certaines parcelles s’en sortent très bien. Tout dépend vraiment du stade atteint par les maïs lors des épisodes de fortes de chaleur et des restrictions d’eau subies, ou non, pour irriguer les parcelles. Mais il est vrai qu’en moyenne, nous devrions être en dessous des objectifs fixés ».

Xavier Thévenot, président de la section maïs au sein de l’UFS, confirme ces prévisions. « Notre dernière estimation table sur un objectif de rendement atteint à 93 %, précise-t-il. C’est une moyenne. Localement, les résultats peuvent être bien en-deçà et des tensions sont à craindre pour la disponibilité de certains hybrides, notamment pour les nouvelles variétés dont les surfaces sont en général plus limitées la première année ». Mais comme le précise Carol Humeau, « pour les variétés leader, nous cherchons à limiter les risques en sécurisant la production. Comment ? En implantant cette génétique dans plusieurs régions et en augmentant les surfaces, jusqu’à 40 % dans certains cas. »

Un déficit de doses de 3 millions d’unités

À l’échelle européenne, d’autres pays ont eux aussi subi un été chaud et sec. En Hongrie par exemple, les objectifs de rendement seraient, selon la FNPSMS, compris entre 88 et 93 % et entre 95 et 100 % en Roumanie. « À ce contexte de production déficitaire dans l’UE et de stocks en diminution (56 % pour le ration stock/utilisation), s’ajoute le déclassement de doses traitées Thirame et Mesurol, précise la Fédération nationale des producteurs de semences de maïs. Au total, le déficit de doses disponibles sur le marché serait de 3 millions d’unités par rapport au plan de production initial ».