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Sival 2017, les solutions alternatives dominent

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Le Sival, le salon des cultures spécialisées, s'est tenu du 17 au 19 janvier à Angers. Tous les ans, le salon, fortement axé sur l'innovation, démontre la montée en puissance des solutions alternatives aux intrants classiques pour les cultures spécialisées. Un engouement encore constaté pour cette 31e édition.

Les sociétés positionnent souvent ces solutions en complément des engrais et pesticides pour sécuriser les rendements, éviter l'apparition de résistance et améliorer la qualité des produits. Un point fondamental pour les cultures spéciales. Ces produits alternatifs disposent de plus en plus d'autorisations de mise sur le marché, AMM, qui sécurisent les distributeurs et les exploitants. Le tour des stands chez la CAMN, Ets Ceneray, ACPL, négoce Rippert, Cecoval, Nufarm, Compo, Dow Agrosciences, Certis, Lallemand, de Sangosse, Belchim, PRP, Andermatt, Vivagro, Adama, Koppert et Bayer.


La CAMN (44) poursuit sa stratégie de développement des solutions alternatives, qui représentent 10 % de sa gamme. La coopérative communiquait sur le pilotage de l'irrigation, notamment l'intérêt d'utiliser une sonde capacitive. La société va également expérimenter l'utilisation du Flocter, un produit de biocontrôle de Bayer, en goutte à goutte localisé.

Photo : Laurent Chérhal, responsable du service irrigation, et Claude Bizieux, directeur de la CAMN


Aux Ets Ceneray (72), la gamme s'élargit également vers les produits alternatifs. « C'est une forte revendication depuis deux ans, explique Stéphane Bidet, technico-commercial cultures spécialisées. Ils concernent 20 % de notre gamme et cela va augmenter. La confusion sexuelle est aujourd'hui indispensable pour les cultures spéciales. »

Photo : Stéphane Bidet, technico-commercial cultures spécialisées chez Ceneray.


« Beaucoup d'innovation arrive sur ce créneau, reconnait Denis Bardet, technico commercial arboriculture fruitière à la CAPL (49). Le courant est porté par une volonté sociétale d'évolution  de la protection phytosanitaire. En trois ans, les arboriculteurs ont remplacé massivement les produits chimiques par ces solutions plus naturelles. Les sociétés classiques investissent : il faut leur faire confiance et leur laisser du temps pour proposer des solutions fiables. »


L'actualité du négoce Rippert (49) était liée à l'arrêt des segments horticulture et espace verts de Ného, filiale de Terrena, désormais baptisée Cécoval. Stéphane Gendron, auparavant technicien horticulture et pépinière chez Ného a rejoint le négoce Rippert il y a six mois. Il a permis d'élargir les clients du négoce dans ce secteur.

Photo : Stéphane Gendron, commercial chez Rippert.


Anciennement Ného, Cecoval, filiale de Terrena, apparaissait pour la première fois au Sival sous cette dénomination. « L'objectif est de communiquer autour de notre nouvelle entité, notre nouveau logo et le site Internet, explique Joseph Faligant, directeur commercial de Cecoval. Dans le monde du maraichage du Val de Loire, notre service dédié au biocontrôle est par ailleurs une réelle particularité, avec un chiffre d'affaires d'environ un million d'euros par an. »

Photo : Joseph Faligant, directeur commercial de Cecoval.


Nufarm communiquait sur le Botector et le Blossom Protect, respectivement contre le botrytis de la vigne et le feu bactérien en verger. La société a récupéré la vente de ces fongicides naturels depuis quelques semaines. Ils étaient auparavant commercialisés par De Sangosse. Ils agissent grâce à un champignon compétiteurs des parasites. « Ils peuvent être utilisés seuls ou dans un programme plus conventionnel pour limiter les pesticides », indique Noël Schermesser, directeur marketing Agro France. La société a renforcé son équipe terrain qui comprend désormais 13 personnes. « La France est l'un des six pays stratégiques pour Nufarm avec les États-Unis, le Brésil, l'Australie, la Pologne et l'Allemagne.

Photo : Noël Schermesser, directeur marketing Agro France chez Nufarm.


Compo a obtenu une AMM pour Basfoliar en tant qu'additif pour matières fertilisantes. La revendication : un stimulateur de croissance racinaire. « L'AMM donne une sécurité pour les clients », explique Jessica Da Costa.

Photo : Jessica Da Costa, chef marché chez Compo.


Dow AgroSciences présentait les nouveautés de sa gamme. Spinetoram, une nouvelle matière active d'origine naturelle à base de bactéries fermentées, a donné naissance à deux insecticides en vigne et en arbo. « Par ailleurs, nous apportons une nouvelle famille chimique d'insecticides, les Sulfomixines, avec Isoclast, qui cible les insectes piqueurs suceurs, comme les pucerons et les aleurodes, explique Benoit Dattin, responsable marketing et communication chez Dow AgroSciences. Il présente une grande efficacité et un profil environnemental favorable. L'homologation est attendue pour 2018. Le mode d'action est différent des néonicotinoïdes et constitue donc une solution à leur interdiction. »

Photo : Benoit Dattin, responsable marketing et communication chez Dow AgroSciences


Certis a obtenu un sival d'argent pour Eradicoat, afin de lutter en protection biologique intégrée contre les aleurodes, pucerons et acariens. C'est un produit à base de maltodextrine, un sucre. « Nous espérons toucher à terme la moitié des surfaces de tomates sous serre », explique Pedro Michelin, chef marché vigne, arbo et maraichage.

Photo : Pedro Michelin, chef marché vigne, arbo et maraichage, et Mathilde Roger, chef de projets cultures spécialisées.


Lallemand a obtenu un Sival d'or pour l'association Prestop 4B, un biofongicide contre Botrytis cinerea en culture de fraises et de framboises, et flying doctors (bourdons véhiculant l'agent de biocontrôle) dans la catégorie « Intrants, protection des cultures, fertilisations ». La spécialité est destinée à lutter contre la pourriture grise sur fraises et framboises sous abri.


De Sangosse mettait aussi en avant sa gamme de biocontrôle qui englobe plus de 70 % des solutions de la gamme. Le Checkmate Puffer, pour la confusion sexuelle, arrive en vigne. « Nous allons continuer à développer la gamme Puffer avec des confusions doubles comme le carpocapse-tordeuses ou le cochylis-eudemis », indique Marina Astié, chef marché vigne, arbo et maraichage.

Photo : Marina Astié, chef marché vigne, arboriculture et maraichage chez De Sangosse


Belchim a obtenu une dérogation en usage pépinière pour son fongicide biologique Vintec, et attend l'homologation officielle. Le produit est destiné à lutter contre les maladies du bois de la vigne Esca et Black dead arm.

PRP commercialise des biostimulants deux en un, avec des engrais conventionnels.


Andermatt communiquait sur la technologie Invex, qui regroupe plusieurs solutions de biocontrôle. Et sur les nouvelles études génétiques qui entourent le Madex Pro. « Il permet de lutter contre la résistance de type I et II contre le carpocapse des pommes, explique Guillaume Simon, délégué technico-commercial région Aquitaine et Midi-Pyrénées chez Andermatt. Les questions au Sival portent beaucoup sur l'intégration des solutions naturelles dans les programmes conventionnels ».

Photo : Guillaume Simon, délégué technico-commercial région Aquitaine et Midi-Pyrénées chez Andermatt.


Vivagro communiquait sur son huile essentielle d'orange douce qui a désormais deux noms commerciaux : Limocides et Essen'ciel. Auparavant dénommé Prev-Am, il a obtenu une AMM fongicides et insecticides. « Les questions portent sur le mode de fonctionnement, l'utilisation dans un programme classique, explique Christine Simoes, chargée d'affaire Nord Est. Il faut préserver les produits phyto et éviter les résistances : nos produits sont là pour cela. »

Photo : Christine Simoes, chargée d'affaire Nord Est chez Vivagro


Adama attend des nouveautés. Un herbicide racinaire en arboriculture avec deux matières actives qui n'existe pas sur ce marché, DFF et métribuzine ainsi qu'un fongicide et un insecticide toutes cultures. A base de tau-fluvalinate et de pyrimicarbe, il sera une alternative aux néonicotinoïdes pour lutter contre les pucerons. « Nous redéposons le dossier Captane au niveau européen, contrairement à ce que l'on a pu entendre », explique Carine Reyniers, chef produits et cultures. En vigne, deux fongicides devraient également enrichir le portefeuille de la société en 2018. Au Sival, la communication était axée essentiellement sur le Brevis en éclaircissage chimique, qui a obtenu un Sival d'Or en 2016.

Photo : Carine Reyniers, chef produits et cultures chez Adama.


Koppert poursuit le développement de sa solution NatuGro, qui propose un service et un ensemble de solution au cas par cas. Il concerne une centaine d'hectares. La société a édité un guide de témoignages d'agriculteurs utilisant NatuGro.

Photo : Cécile Plantive, responsable communication chez Koppert.


Bayer présentait le produit de biocontrôle Flocter, à base de Bacillus firmus, contre les nématodes, qui a obtenu une AMM. La société communiquait sur son association avec Velum prime, dont la matière active est le fluopyram, pour un programme complet nématicides. « C'est une vrai nouveauté car il n'y avait que des solutions de fumigation avec des contraintes de mises en œuvre, explique Théodore Soulié, chef de marché légumes et pommes de terre chez Bayer. L'association permet un effet complet, ovicide, larvicide et de désorientation. »

Photo :  Audrey Ossard, auparavant ingénieur Stewardship au sein du pôle agriculture durable, remplace Théodore Soulié au poste de chef de marché légumes et pommes de terre chez Bayer.