Syngenta France, confiante en l’avenir
Le | Agrofournisseurs
Les résultats mondiaux de Syngenta sont à la baisse. Sous la pression des actionnaires, le directeur général du groupe, Mike Mack, démissionne et quitte la société fin octobre. Pourtant, Denis Tardit, le président de Syngenta France, se montre confiant. Sur l'Hexagone, il compte sur la mise en marché de 20 innovations en protection des plantes dès 2016 et 2017. Autre objectif : devenir le 1er semencier en France d'ici à 5 ans.
« En France, de nombreux nouveaux produits de protection des plantes vont arriver en 2016 et 2017, nous offrant un portefeuille encore jamais connu », a souligné d'emblée Denis Tardit, président de Syngenta France, lors d'un point presse organisé le 19 octobre à Paris. Pas moins de 20 innovations présentant un potentiel de plus de 150 millions d'euros sont attendues : en céréales (deux fongicides à base de solatenol, nouvelle substance active SDHI ; deux herbicides et un régulateur), mais également en maïs, colza, vigne, légumes et multicultures (1). Une nouvelle organisation commerciale se chargera de lancer ces nouvelles spécialités (voir actualité « Syngenta adapte sa relation client » ci-après).
« En céréales, grâce à notre potentiel d'innovations, nous comptons devenir leader en produits phytos comme en semences », stipule Denis Tardit. Le président de Syngenta France compte sur les nouvelles SDHI, sur le développement des orges hybrides et le lancement des blés hybrides, attendu en 2020 en France. Actuellement, la société annonce détenir deux tiers du marché des orges hybrides, 7 à 8 % des semences de blé, 20 % des fongicides céréales et 17 % des herbicides céréales.
Syngenta France s'est fixé quatre objectifs amibitieux d'ici à cinq ans :
- innover en céréales, avec les SDHI et l'hybridation ;
- devenir le 1er semencier en France, avec un renouveau du portefeuille en tournesol et des efforts de sélection importants en maïs, colza et betterave ;
- exceller en protection des cultures, via une expertise en stratégie anti-résistance et une différenciation ;
- ouvrir de nouveaux marchés, notamment grâce au biocontrôle.
Monde : la croissance demeure
« Les conditions de marché au niveau mondial sont certes difficiles actuellement, avec des prix peu porteurs et des changes défavorables dans les pays émergents, mais globalement, la croissance reste forte et les agriculteurs sont demandeurs de nouvelles technologies », a souligné Denis Tardit. Le groupe suisse aurait, en 2014, détenu 20 % de parts de marché de la protection des plantes, devant Bayer CropScience (18 %), BASF (13 %) et Dow AgroSciences (10 %), et contre 18 % en 2005.
Entre 2008 et 2014, le groupe aurait lancé en moyenne une nouvelle matière active par an. Le chiffre d'affaires protégé par brevet était de 30 % en 2013 et de 40 % en 2015. Le potentiel de chiffre d'affaires des lancements récents de matières actives dépasserait les 2,7 milliards de dollars et les ventes à maturité du nouveau pipeline les 3,6 milliards de dollars.
Côté semences, le potentiel de ventes à maturité des orges hybrides est estimé à 500 millions de dollars. « Nos blés hybrides seront quant à eux lancés dès 2019 aux Etats-Unis », conclut Denis Tardit. Le chiffre d'affaires blés hybrides du groupe est estimé à plus de 3 milliards de dollars en 2032.
(1) Sont également attendus en France, pour 2016 et 2017 :
- Maïs : trois herbicides, un insecticide et un TS fongicide ;
- Colza : deux herbicides ;
- Vigne : un SDN anti-mildiou, deux produits de biocontrôle (un anti-mildiou et un anti-oïdium et botrytis, tous deux en association avec un produit utilisable en agriculture biologique), une innovation cuivre et une nouvelle solution à base de mandipropamide ;
- Légumes : un fongicide ;
- Multicultures : un insecticide microgranulé et une nouvelle formulation d'émamectine.
Photo : Denis Tardit, président de Syngenta France.