Tendance engrais - Les ratés d’approvisionnements en ammonitrate profitent aux urées imprégnées
Le | Agrofournisseurs
Les agriculteurs misent toujours sur une baisse des prix et demeurent très réservés sur les achats. Les difficultés d'approvisionnements en ammonitrates commencent à inquiéter les distributeurs. Des difficultés qui profitent aux urées imprégnées, dont le Novius d'InVivo et l'UTEC d'Eurochem.
Marché à nouveau tendu en termes d'approvisionnement sur le front des ammonitrates, avec un arrêt technique qui se prolonge à l'usine Boréalis de Grand Puits, et des aléas récurrents à Rouen, ainsi qu'à l'usine Yara de Tertre (Belgique). Résultat, la tension commence à monter du côté des distributeurs qui craignent de voir se reproduire le scénario de la campagne dernière, avec des retards de livraisons pénalisants. Les commandes passées aujourd'hui chez ces fournisseurs ne peuvent être honorées qu'à partir de février.
Les agriculteurs sont sur une autre logique. Ils ne se portent que très peu au marché, escomptant une baisse des prix. La décision de l'OPEP, le 28 novembre, de laisser filer le prix du baril pourrait conforter leur attentisme. Une erreur, selon plusieurs distributeurs, car le cours directeur de l'azote est le gaz naturel, dont la courbe est différente de celle du pétrole. Les engagements des agriculteurs sont globalement inférieurs à l'an dernier, alors que la consommation sera normalement bien au rendez-vous pour le premier apport. Zone de tension effectivement en perspective.
La demande se reporte en partie sur les engrais de spécialités, dont les urées imprégnées Novius d'InVivo et UTEC d'Eurochem, lancées cette campagne. « Le prix à l'unité d'azote est intéressant comparé à l'ammonitrate », indique un distributeur de l'Ouest. « Leurs bons résultats techniques et leur coût permettent à ces produits de se positionner soit sur le marché de l'ammonitrate, soit sur celui de l'urée, selon les régions », confirme un autre acheteur en distribution. Le marché couvert par ces produits, estimé à 50 000 tonnes la campagne dernière, pourrait être multiplié par 2 à 3 selon cet acheteur, « soit l'équivalent de la moitié de la production d'une usine d'ammonitrate… »
Les cours de la solution progressent sensiblement. Ceux de l'ammonitrate et de l'urée restent sur leur niveau, malgré des évolutions erratiques en urée. Fermeté remarquée des ternaires, avec assez peu de disponibilités, et des écarts importants de prix selon leurs formes, nitriques ou uréiques, et leur origine. Le DAP est ferme, avec des offres limitées du Maroc et de la Tunisie. La demande en P et K reste faible.
Cotations au 28 novembre, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,243 dollar (entre parenthèses, cours le 31 octobre 2014).
- Solutions azotées : départ port, sur Rouen, novembre-décembre, 212-213 (octobre, 190-200) ; février-mars, 217-220 ; La Pallice, nov.-déc., 222 (213-215).
- Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, novembre, 315 (octobre, 315) ; décembre, 319-320 ; 27 %, novembre, 256 (octobre, 253). Importation, 34,4 %, VDB, décembre, Honfleur, 303 à Nantes, 307 (incoté).
- Urée : granulés, VDB ports de l'Atlantique, novembre-décembre, 310-320 (octobre, 315) ; janvier-mars, 310-312, option vendeur.
- Phosphatés : VDB, TSP, ports de l'Atlantique, novembre, 315-320 (octobre, 315-320) ; décembre-janvier, 330 ; DAP, novembre-décembre, Gand, 425 à Bordeaux, 435 (octobre, 430, ports de l'Atlantique).
- Potasse : VDB ports de l'Atlantique, novembre-décembre, 295 (octobre, 295) ; franco camion de la distribution, 300-310 (300-310).
- Engrais composés : vrac franco magasin, qualité standard, PK base 25/25, novembre-décembre, 317-322 (octobre, 319) ; base 3 x 15, novembre-décembre, 345-370 (octobre, autour de 345.