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Yara France met en garde contre les pénuries

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Nicolas Broutin, président de Yara France, a tenu une conférence de presse le 20 septembre. Il a évoqué les fermetures d’usines, en raison du prix élevé du gaz. Si les usines françaises de Yara tournent à plein, le site industriel de Tertre, en Belgique, s’apprête à fermer. Il fournit 25 % des volumes d’ammonitrates commercialisés en France par Yara.

Nicolas Broutin, président France de Yara, et Delphine Guey, directrice de la communication et des r - © D.R.
Nicolas Broutin, président France de Yara, et Delphine Guey, directrice de la communication et des r - © D.R.

À l’occasion d’une conférence de presse organisée le 20 septembre, Yara a fait le point sur la situation tendue de la filière engrais. Face à des prix du gaz qui ont bondi, la production d’ammoniaque n’est plus rentable pour les industriels. « Avec les coûts de production, cela nous revient à 2500 $/t, indique Nicolas Broutin, président France de Yara. C’est le double du prix de l’ammoniac à l’importation. »

La firme norvégienne a arrêté la production d’ammoniac sur ses sites européens, et les usines de Montoir-de-Bretagne et d’Ambès, qui produisent 850 000 tonnes d’ammonitrates par an, n’importent plus leur ammoniac d’Europe, mais d’Amérique du Nord, d’Australie et de Trinidad-et-Tobago.

25 % d’ammonitrates viennent de Tertre

Si les deux usines françaises dédiées à la production d’engrais continuent à fonctionner « à plein », comme le site industriel du Havre, 65 % des 18 usines européennes de Yara sont à l’arrêt. Le site de Tertre, en Belgique, sera à l’arrêt à compter du 3 octobre. 25 % des ammonitrates commercialisés par la firme norvégienne proviennent de Tertre, soit environ 10 % du marché français, approvisionné à 45 % par Yara.

« Il est possible qu’il y ait des ruptures d’approvisionnement » met en garde Nicolas Broutin. D’autant qu’une partie importante de la production d’ammonitrates du Benelux est récupérée par l’Allemagne, consommatrice importante de ce type d’engrais, et dont la capacité de production est entravée par sa forte dépendance au gaz russe.

Compenser une partie des pertes à Montoir-de-Bretagne

Pour compenser en partie la perte liée à la fermeture du site belge, Yara compte réorganiser le planning de production de Montoir-de-Bretagne. « Nous y fabriquons des ammonitrates et du NPK. En réduisant la production de NPK, nous pourrons utiliser la chaîne de production pour faire plus d’ammonitrates. »

Mais la firme estime tout de même sa perte de marché à 15 % environ, comme l’année dernière. « Cela correspond essentiellement à l’élevage, pointe le président de Yara France. D’après nos remontées terrain, le prix de l’azote n’est pas considéré comme un facteur de changement des assolements. »

 

Yara en chiffres

  • Chiffre d’affaires 2021 : 16,6 md$
  • Chiffre d’affaires France 2021 : 889 m€ (voir notre mag en ligne dédié aux engrais )
  • Tonnage France : 1,7 Mt
  • Effectifs monde : 17 000 employés
  • Effectifs France : 583 employés