Alimentation animale : deux campagnes difficiles
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La France, premier producteur européen d’aliments pour animaux, a connu deux campagnes difficiles en 2008-2009 et 2009-2010. La baisse, tous aliments confondus, a été respectivement de - 5,2 % et - 2,6 %, pour atteindre un volume de production 2010 estimé à 21,4 millions de tonnes. Tel est le bilan présenté le 16 novembre par Michel Dochez, responsable du secteur nutrition animale de Coop de France. Il s’exprimait lors du forum agrofourniture organisé à Paris par l’Afja et le Syrpa. Parmi les faits marquants concernant les matières premières, le secteur enregistre une part croissante de l’utilisation des drêches d’éthanol au détriment des sons des céréales. G.P.
Photo : Michel Dochez souligne le retour des protéagineux dans l’aliment.
C’est l’aliment bovin qui a le plus souffert lors de la campagne 2009-2010, avec une baisse de 6,8 % mais les estimations récentes laissent percevoir une légère reprise. Cette dernière s’explique par l’impact de l’accord sur le prix du lait et la sécheresse qui a affecté plusieurs régions. L’aliment porc poursuit son érosion depuis 2000 avec une baisse de 4,3 %. Parmi les explications de cette baisse, une moindre utilisation de l’aliment due à de « meilleurs résultats zootechniques » et à la diminution de la production porcine. La volaille, de son côté, revient à la stabilité avec + 0,1 %, avec des différences selon les espèces.
Au niveau des matières premières, outre l’évolution de l’utilisation des drêches d’éthanol, Michel Dochez souligne l’importance du retour des protéagineux, notamment avec l’augmentation de la production de pois. Les graisses animales dont l’usage vient d’être à nouveau autorisé après un arrêt en 2000, ne vont sans doute pas progresser de manière significative du fait de nombreux freins dans un contexte sociétal de rejet, retranscrit dans certains cahiers des charges tels ceux des labels.
Enfin, en matière d’incorporation des farines animales, si le débat est à nouveau relancé au niveau de l’Union européenne, on est encore loin du retour à leur utilisation.