Alimentation animale : hausse des coûts, baisse de la production
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Le secteur de la nutrition animale s’attend à une baisse de la production pour l’année en cours, mais compte sur la reprise de la restauration hors domicile pour soutenir les élevages français. A l’étranger, les céréales françaises continuent de séduire, notamment en Chine.
Après avoir donné la parole au président d’Intercéréales Jean-François Loiseau, les membres du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer se sont tournés vers les acteurs de l’alimentation animale pour parler des impacts de la crise du Covid-19 sur leur secteur. « Nous avons connu une hausse des coûts de production, du fait des surcoûts logistiques, des mouvements sur les cours des matières premières, mais surtout de la hausse des prix des oligo-éléments, des ingrédients importés principalement de Chine. Pour l’instant, l’augmentation du prix des aliments reste difficile à prévoir », explique François Cholat, président du Syndicat de l’industrie de l’alimentation animale (Snia), lors de la conférence de presse en ligne le 13 mai.
Jouer la carte du « made in France »
Sur l’année 2020, l’organisation prévoit une baisse de la production de 4 % par rapport à 2019. « Les filières animales souffrent d’un manque de valorisation économique. Nous risquons d’avoir une accélération de la récession de l’élevage français. Mais nous avons une opportunité à saisir, avec le consommer local. Il y a un vrai enjeu politique à nous mettre autour de la table avec la restauration hors foyer pour favoriser l’élevage français », défend Jean-Luc Cade, président de la coopération agricole nutrition animale.
Les prévisions de FranceAgriMer sur les utilisations de blé par les fabricants d’aliments sont revues à la baisse (- 100 000 tonnes), au profit du maïs, plus compétitif (+ 50 000 tonnes). La différence entre les deux s’explique par « des prévisions peut-être un peu trop optimistes de l’utilisation des Fab en début de campagne », admet Marion Duval, adjointe au chef de l’unité gains et sucre de FranceAgriMer.
L’export pays tiers, toujours dynamique
À l’exception des Fab, FranceAgriMer n’a pas fait évoluer ses prévisions des autres utilisations domestiques en blé tendre et en orge, attendant « des statistiques plus précises sur l’impact de la crise du Covid », explique Marion Duval. Du côté de l’export, celui de blé tendre à destination des pays tiers reste dynamique. Il est revu à la hausse de 100 000 tonnes, notamment grâce « au maintien des droits de douane abaissés au Maroc et de la présence toujours forte de la Chine sur le marché français », souligne Marion Duval. Ce regain d’attrait de la Chine pour le marché français, et plus largement pour l’UE, s’explique en partie par « le contentieux avec l’Australie, notamment pour la gestion de crise du Covid-19 », explique Marc Zribi, chef de l’unité gains et sucre de FranceAgriMer.