Après les députés, les sénateurs veulent apporter un « plein soutien » aux agrocarburants
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Les acteurs de la filière des agrocarburants français peuvent être rassurés : les parlementaires sont derrière eux. Après le rapport d’une mission dédiée menée par les députés et conclue le 22 janvier, c’est la commission des affaires économiques du Sénat qui s’est prononcée, le 31 janvier. Une délégation sénatoriale s’est symboliquement rendue sur l’usine de Saipol au Mériot (Aube), pour y présenter un rapport contenant les conclusions d’un an de travail, et une vingtaine d’auditions.
Les sénateurs adoptent les arguments de la filière
Les conclusions des sénateurs et des députés sont les mêmes. « Il faut pleinement soutenir les filières des agrocarburants français s’approvisionnant localement ! », a lancé Sophie Primas, présidente de la commission des affaires économiques. Le sénateur Pierre Cuypers, en charge du rapport, énumère les atouts de la filière : « Le bilan carbone est meilleur avec des colzas et tournesols français, plutôt que des huiles importées. Les agrocarburants eux-mêmes émettent moins que leurs équivalents fossiles, ils emploient 29 000 personnes, dynamisent les territoires et offrent un débouché solide pour les agriculteurs, via la contractualisation. Sans oublier la co-production de tourteaux pour l’alimentation animale : nous sommes toujours déficitaires en protéines. »
Des arguments affichés de longue date par les filières françaises, qui peuvent se réjouir de voir les politiques se les approprier. « Il n’y a pas si longtemps, la question de la concurrence alimentaire suscitait du scepticisme dans les hémicycles », souligne le directeur général de Saipol, Christophe Beaunoir. Une réserve balayée par Pierre Cuypers, qui martèle que cette concurrence « n’existe pas ! »
Des recommandations, et un gouvernement attendu au tournant
Les sénateurs ne se sont pas cantonnés aux constats : ils émettent une série de recommandations en faveur de la filière. Parmi ces préconisations : fiscalité incitative pour l’utilisation des agrocarburants par les entreprises notamment ; dynamisation de la recherche ; mesures permettant aux particuliers de privilégier les agrocarburants ; ou encore ouverture du débat au niveau européen, afin de rehausser le taux d’incorporation des agrocarburants à 8,9 % « minimum », contre 7 % actuellement.
Fort des avis clairs des députés et des sénateurs, le gouvernement doit désormais se positionner. « Pour le moment, les signaux sont mitigés, regrette Sophie Primas. Mis à part le lancement récent d’une feuille de route pour plus d’agrocarburants dans l’aéronautique, les annonces se font attendre. »