Assemblée générale d’InVivo, plaidoyer pour le changement
Le
Les débats des deux table-rondes qui clôturaient le 22 janvier l’assemblée générale d’InVivo, à Paris, ont convergé vers un véritable plaidoyer pour le changement. Une démarche qui s’est d’ailleurs appliquée à l’union nationale elle-même, avec un fort renouvellement de la direction (voir nos précédentes informations) et du conseil d’administration, qui passe de 43 à 21 coopératives membres.
Côté débats, donc, Jean Viard, sociologue, a invité l’agriculture « à devenir un grand parti de proposition ». Pour Michel Griffon, directeur du département ecosystèmes à l’Agence nationale de recherche, le changement est obligatoire, sous la pression conjuguée de la hausse des coûts de l’énergie et des engrais, du développement des résistances aux molécules phytosanitaires ou encore de la raréfaction à venir de la ressource en eau. Le tout, on le sait, face à une demande croissante. Autant de contraintes qu’il convient de transformer en opportunités.(…)
C.D.
(…) « Il faudra fournir des services écologiques, en lieu et place de ce que faisait la nature », a conclu Michel Griffon, laissant largement ouvert le champ des possibles. Séquestration du CO2, nouvelle approche de la fertilité des sols… La notion d'« intensification écologique » est revenue à plusieurs reprises. Elle suppose la mobilisation des savoirs, leur approfondissement mais aussi la capacité à les faire partager dans la pratique. Des ambitions qui interpellent directement les chercheurs et les distributeurs. Posant aussi les jalons de nouvelles collaborations.
« Les solutions pour l’écologie sont chez nous »
Christian Renault, directeur associé d’ANR International a pour sa part souligné l’immense « décalage de raisonnement entre la France et Bruxelles ». Un exemple illustre parfaitement ses propos : la contribution des ruminants aux gaz à effet de serre pourrait être un facteur limitant sérieux pour la commission au soutien de ce secteur. Prendre en compte des attentes autres que celles ressenties directement sur les exploitations, Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, n’a rien contre. Elle défend l’idée « d’une agriculture qui soit source de solutions plus que de pollution ». « Si nous ne proposons pas, a-t-elle souligné, ce sont les associations écologistes qui le feront à notre place. Les solutions à l’écologie sont chez nous ». Laissons la conclusion de ces débats à une citation reprise par Lionel Rouve, maître de conférence au Cnam : « la difficulté n’est pas d’adopter les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes ».
C.D.