Attentes des agriculteurs vis-à-vis de la filière semences, la rusticité l’emporte
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Le Gnis a présenté lors du colloque Semences et société une enquête réalisée auprès de 582 exploitants en mars 2008. Elle met en évidence des attentes fortes dans la recherche génétique pour contribuer aux progrès de l’agriculture, devançant de peu les techniques culturales, mais loin devant les phytos et les OAD. La préservation de l’environnement, de la biodiversité, dans une moindre mesure la mise au point de variétés pour les débouchés non alimentaires ou les biocarburants sont considérés comme des missions que la génétique peut largement remplir. Toutefois, comparé à la même enquête réalisée en 1994, les gains de productivité reviennent sur le devant de la scène. Enfin, interpellés sur trois critères d’amélioration des semences, les agriculteurs ont placé largement en tête la rusticité (de 44 à 84 % selon les espèces), suivie de la productivité (de 15 à 56 %) et enfin la qualité des productions (de 12 à 51 %). (…) C.D.
(…) Enquête Gnis, mars 2008
Où se situent les marges de progrès de l’agriculture française :
- 38 %, semences et variétés ; 37 % techniques culturales ; 10 % produits phytosanitaires ; 10 %, OAD ; 3 % machines agricoles, 2 % engrais. Les exploitations de plus de 150 ha citent davantage les semences, les petites exploitations et les éleveurs comptent davantage sur les techniques culturales.
Missions attendues de la filière semences
- développement de plantes permettant une meilleure préservation de l’environnement : 78 % « oui absolument » et 19 % « oui, peut-être » ; préservant la biodiversité, 64 % et 30 % ; permettant le développement de débouchés non alimentaires, 57 % et 33 % ; de plantes adaptées aux biocarburants, 55 % et 33 %.
Place de la productivité dans la recherche variétale
La même question avait été posée lors d’une enquête en 1994. Une évolution très significative en faveur d’une « recherche devant trouver des variétés encore plus productives » est notée : 14 % soutenaient cette affirmation en 94, contre 30 % en 2008. A l’inverse, le pourcentage d’exploitants se prononçant pour « une recherche devant s’orienter vers d’autres voies de progrès que la productivit » passe de 68 à 40 %. Avec une part croissante d’agriculteurs se situant entre ces deux options : 18 % en 94 et 30 % en 2008.
Principaux axes de recherche variétale devant être améliorés
Pour toutes les cultures, trois critères ont été observés :
- « Rusticité » : pois, 84 % ; cultures maraîchères, pommes de terre, céréales à paille, 75 à 72 % ; maïs grain, lin, tournesol, 69 à 67 % ; betteraves, colza, maïs fourrage, 60 à 59 % ; fourragères, 44 %.
- « Productivité, rendement, potentiel » : pois, tournesol, 56 à 53 % ; colza, céréales, maïs grain, 46 à 41 %.
- « Qualité des productions » : lin fibre, 51 % ; cultures fourragères, 41 % ; cultures maraîchères, betteraves, maïs fourrage, pommes de terre, 34 à 32 %.