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Baisse des prix agricoles et marges de l’aval en hausse pour 2014

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Pour sa cinquième année d'existence, l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a présenté mardi 21 avril, en la personne de Philippe Chalmin son président, les résultats du rapport de l'année 2014. Stéphane Le Foll a insisté sur le fait que cet outil, avec une démarche d'analyse des prix du champ à l'assiette, permet aujourd'hui d'avoir « un historique avec des tendances sur plusieurs années ». Une démarche unique en Europe qui donne les bases pour la discussion entre acteurs des filières agricoles.

Après plusieurs années de hausse des prix agricoles, 2014 marque un recul des prix à la production, de l'ordre de 5 %. A l'exception du blé dur et du lait de vache pour lesquels les prix  continuent de grimper, les coûts de production des bovins et des porcins diminuent de façon significative : respectivement 6 % et 8 %. Pour le blé tendre, la baisse est de 15 %. Concernant l'aval, même constat pour l'industrie pour qui le prix diminue d'environ 2 %.


Des marges restaurées pour l'aval

Malgré la très forte volatilité des prix agricoles ces dernières années, les prix à la consommation sont eux relativement stables avec même une baisse observée de 0,7 % pour 2014. Cette stabilité du prix à la consommation associée à la baisse des coûts de production met en avant le transfert réalisé vers l'aval de la filière, permettant ainsi à l'industrie et à la grande distribution de reconstituer leurs marges brutes sur cette campagne. Des marges compressées les années précédentes, malgré l'envol des prix des matières premières agricoles et qui met en avant le rôle d'amortissement joué par l'aval des filières sur le prix à la consommation.

Bien que très complet, cet Observatoire a des limites qu'a soulignées Philippe Chalmin : « Nos travaux se limitent à des aliments de base représentatifs mais n'intègrent pas les produits transformés ». Le changement d'habitudes alimentaires du consommateur vers des produits élaborés ne lui permet pas, selon Phillipe Chalmin, de se rendre compte qu'avec des prix stables, il est le seul gagnant d'une année sur l'autre.