Biomass for the Future, des résultats prometteurs sur le miscanthus et le sorgho
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Les partenaires de Biomass for the future (BFF) ont diffusé les résultats du programme le 12 novembre. Axé sur le sorgho et le miscanthus, ce projet a pour ambition de diversifier leurs débouchés dans des domaines tels que la construction, les biopolymères ou la méthanisation. En travaillant sur la génétique, les membres de BFF espèrent que ces plantes vont contribuer à l’essor de la bioéconomie.
Le projet Biomass for the Future a cherché à améliorer l’utilisation du miscanthus et du sorgho pour une utilisation dans les secteurs de la bioéconomie. Ce programme, alliant partenaires publics et privés*, a rendu le 12 novembre des conclusions prometteuses quant à l’avenir de ces deux filières dont la production tend à se développer en France, avec une hausse de 13 % par an de miscanthus au cours des cinq dernières années et de 25 % de sorgho fourrager en 2020. Les débouchés se multiplient également.
Eviter la compétition avec les cultures alimentaires
Sur le miscanthus, le projet s’est penché sur la compétition avec les cultures alimentaires. Les partenaires proposent ainsi de développer l’implantation de cette plante sur des zones sensibles comme les aires de captage d’eau potable, les Surfaces d’intérêt écologique (SIE) ou encore les zones de non-traitement (ZNT) .« Pour les ZNT, c’est encore récent mais des agriculteurs ont déjà choisi de les implanter sur ces zones, indique Alain Jeanroy, président de France miscanthus. Les Agences de l’eau sont par ailleurs intéressées par les aires de captage. » Bien que son coût d’implantation reste important, entre 2500 et 3000 € par hectare, son caractère pérenne la rend rentable sur ses 15 à 20 ans d’implantation, du fait notamment de sa très faible demande en intrant et en intervention mécanique.
Le secteur de l’automobile séduit
Quid des débouchés ? BFF a analysé les possibilités pour cette plante. « Cela
fait longtemps que l’on sait que le miscanthus est une excellente matière première pour les bioéthanols », explique Alain Jeanroy. Des études ont également été réalisées pour analyser l’intérêt de la plante dans le bâtiment. Si elle ne semble pas utilisable pour les pièces porteuses, du fait de la nécessité d’incorporer une quantité importante de ciment, le miscanthus peut rentrer dans la composition de bétons isolants à hauteur de 30 %. Elle pourra aussi se retrouver dans des biopolymères. Son utilisation a été validée dans le secteur automobile par PSA Peugeot Citroën. Les matériaux créés ayant l’avantage d’être plus légers, d’autres secteurs s’intéressent également à ces composites à base de miscanthus. « Utilisés à une échelle locale, ces nouveaux matériaux présentent un bilan environnemental très positif », précise Herman Hofte, directeur de recherche à l’Inrae et coordinateur du projet BFF.
Une diversité génétique au service de la méthanisation
Sur le sorgho, les efforts se sont axés sur la génétique afin d’en amplifier sa diversité. Les gènes de tolérance au froid et de vigueur ont notamment été ciblés pour favoriser des semis plus précoces. Pilotée par l’Inrae, en partenariat avec Euralis et Eurosorgho, la recherche ambitionne la création de nouveaux hybrides qui s’intégreront dans la nutrition animale et dans la méthanisation. Le projet a en effet mis en avant le bon potentiel méthanogène du sorgho. Grâce à sa faible teneur en lignine, et donc sa meilleure digestibilité, BFF espère voir cette culture prendre une part importante dans la production de biogaz. D’autant plus que les partenaires ont démontré qu’il est possible d’améliorer le bilan de 20 % à l’aide d’un prétraitement alcalin. Le sorgho pouvant être implanté en culture dérobée et en culture intermédiaire à valeur énergétique (cive), les exploitants devraient s’y retrouver avec « un coût de production à l’hectare estimée à 320 €, pour une marge brute de 900 € », selon Pierre Guillaumin, chargé de mission Économie et International pour Sorghum-ID.
Le programme étant fini, la balle est désormais dans le camp des sélectionneurs et des industries, afin d’adapter les variétés à leurs nouvelles utilisations. Le challenge pour ces filières sera dorénavant le développement conjoint de la production agricole et des débouchés industriels.
*Principaux partenaires : Inrae - Cirad - Armines-Mines Paris-Tech - AddiplastA3i - Arvalis-Institut du
végétal - Eurosorgho - Faurecia - Phytorestore - PSA Peugeot Citroën - RAGT 2n - Biomasse
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