Blé dur : de belles opportunités à l’export
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2019 sera bien une année record pour la collecte de blé tendre. Dans ses prévisions, FranceAgriMer table sur une collecte nationale de 39,7 Mt pour la campagne 2019-2020, contre 34,04 Mt un an plus tôt. 36 Mt ont d’ores et déjà été collectées. Les estimations des exportations sont en hausse, à 11,7 Mt vers les pays-tiers. Elles sont maintenues à 8,36 Mt vers l’UE. « Le blé tendre bénéficie d’une bonne compétitivité, notamment avec la moindre présence de la Russie actuellement. Il faut saisir toutes les opportunités », explique Marion Duval, adjointe au chef de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer, le 9 octobre 2019, lors d’un point presse. Les utilisations par les fabricants d’alimentation du bétail sont maintenues à 5,5 Mt.
La France pourrait profiter d’une situation internationale tendue sur le blé dur
A l’international, le contexte est plus compliqué pour le blé dur. Plus de la moitié de la production canadienne pourrait être dégradée dans des catégories de qualité non pastifiables. Les surfaces en UE ont également drastiquement chuté. Une situation dont pourrait profiter la France, qui connaît une hausse de la collecte de 52 kt d’un mois sur l’autre, d’une très bonne qualité. « En réaction à cette donne, le cours du blé dur a augmenté de 40 €/t sur le marché français en Fob Méditerranée. Des pays tels que l’Italie n’auront pas d’autres choix que de se tourner vers l’Europe, et notamment la France », affirme Marion Duval. Le Maroc, qui a pâti de la sécheresse estivale, pourrait accroître cette demande à l’export, en hausse de 100 000 t par rapport aux prévisions du mois dernier. Les stocks de fin de campagne seront, quant à eux, très serrés, à 152 000 t, soit 60 % de moins que l’an dernier.
Conditions climatiques compliquées pour le maïs
Avec 6 % de la récolte réalisée au 30 septembre, le bilan du maïs grain varie peu, avec des prévisions tablant sur 11,8 Mt, avec un potentiel de baisse. « Le démarrage a été compliqué à cause de la chaleur et de la sécheresse », précise Catherine Cauchard, du programme Céré'Obs. Seuls 58 % du territoire affichent ainsi des bonnes ou très bonnes conditions climatiques, avec des chutes entre 30 et 40 % pour la bande Pays de la Loire, Bourgogne, Franche-Comté, Île-de-France, et des pics à plus de 80 % en Aquitaine. Le maïs connaît enfin une moindre intégration dans la fabrication d’aliments du bétail, en raison de la forte disponibilité des céréales à paille.