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Blé dur : la filière promet de se réunir pour parler « régularité, rentabilité, stabilité des prix »

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La filière blé dur s’était donnée rendez-vous le 3 février aux Sables d’Olonne. Plan de relance, avancées scientifiques et techniques, logistique, marché mondial… autant de sujets qui ont animé les débats. Dans la salle, 500 personnes. « Dans un contexte de marché mondial tendu avec des surfaces françaises en recul (- 2,1 % en 2016/17 à 362000 ha), l’objectif reste de doubler les hectares d’ici à 10 ans, pour atteindre une production nationale de 3 à 3,5 Mt, confiait Jean-François Gleizes, président du comité de pilotage de la filière blé dur, en introduction du congrès. Nous pouvons y arriver si nous réfléchissons ensemble aux solutions à mettre en place. Mais il faut aller vite car les producteurs de blé dur, comme le monde agricole en général, est actuellement très secoué ». Parmi les pistes évoquées pour y parvenir : stabilité des prix, régularité d’approvisionnement, qualité de la marchandise, innovation…. Morceaux choisis.


Christophe Vinet, directeur du pôle végétal de la Cavac - « Se mettre autour de la table et fixer un prix de marché »

« Il est temps que les producteurs, OS et industriels se mettent autour de la table pour fixer un prix de marché pour le blé dur, pour un certain volume de la production nationale. C’est à mon avis la seule solution pour limiter la volatilité des prix afin que chaque acteur de la filière soit gagnant. Nous devons également faire envie aux industriels en proposant des produits de qualité. Nos territoires ont cette richesse ».


Jean-Philippe Everling, directeur général de Transgrain - « Alimenter régulièrement le marché pour lisser la volatilité »

« Les acteurs de la filière française peuvent effectivement se mettre autour de la table. Pourquoi pas ! Sauf qu’aujourd’hui, le marché du blé dur est mondial. Si l’on veut atteindre les 3 Mt de production, nous devons assurer de la qualité. Les acheteurs de l’Afrique du Nord sont à nos portes mais sont parfois déçus de nos produits, notamment en terme de taux de moucheture ».


Patrick Jouannic, responsable de la commercialisation de blé dur chez Soufflet Négoce - « Nous n’avons pas à rougir de notre logistique »

« Les silos portuaires et la logistique française sont très opérationnels. Sans compter que nous avons les prix de fobbing les moins chers du monde : 5 à 7 €/t contre 20 €/t pour les russes par exemple. Nous devons préserver nos outils et travailler encore mieux le grain. S’équiper pour nettoyer les lots au plus près des demandes de nos clients. Pour être compétitif à l’échelle mondiale, le prix ne suffit plus. Il faut aussi proposer une qualité irréprochable ».


Jean-François Mas, responsable des achats chez Panzani - « Les industriels français ont eu aussi besoin de qualité ! »

« Ne l’oublions pas : les industriels français ont aussi besoin de qualité. Ne pensons pas qu’export. Le marché n’attend pas. Nous avons besoin de fluidité pour faire tourner nos outils industriels. A vous, OS, de trouver des solutions pour améliorer cette fluidité. Nous sommes là aujourd’hui pour y réfléchir ensemble et pour profiter, ensemble, des opportunités de marché ».


Andrée Defois, présidente de la société Tallage - « Le bilan mondial devrait rester lourd »

« Sans accident climatique grave, le bilan mondial devrait rester lourd. Les raisons ? Des stocks élevés, une hausse probable de la production mondiale malgré une baisse attendue en Amérique du Nord et en Europe et une consommation qui stagne. Les possibilités de rebond sont faibles. Mais attention, le marché du blé dur reste « petit » en taille : les retournements peuvent être rapides. Tant que les semis ne sont pas terminés en Amérique du Nord, les prévisions sont difficiles à affiner ».