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Blé : premier bilan sur l’impact du froid avec Arvalis

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« Les températures hivernales de ce début janvier devraient quelque peu retarder les stades des céréales, surtout pour les blés durs et les blés améliorants dont le stade est très lié à la somme de températures et moins à la durée du jour… à moins que les mois de mars et d’avril soient particulièrement chauds, indique Michel Bonnefoy, d’Arvalis Centre. Pour l’azote, cela ne devrait pas jouer sur les doses à apporter : les reliquats dépendants essentiellement de la pluviométrie de l’automne ».

« Pour les parasites, il n’existe pas de réelles études fiables, constate-t-il. La logique voudrait que le froid fasse un peu de nettoyage. Pour les maladies, une chose est sûre : peu de chance de voir apparaître de rouille brune précoce. Cette dernière n’appréciant guère les températures fraîches. Pour les autres maladies en revanche, impossible de se prononcer dès à présent même si pour le piétin-verse par exemple nous ne sommes pas partis pour avoir une pression importante. Mais là encore, le climat du printemps sera capital ». Quant à l’impact direct du froid sur d’éventuelles pertes de pieds, Michel Bonnefoy reste confiant… pour 80 % des parcelles. A.G.

Photo : Michel Bonnefoy, d’Arvalis Centre

« Les effets du froid sur les céréales dépendent non seulement des espèces mais aussi des variétés, du stade de la culture, des conditions d’arrivée du froid et de dégel, précise-t-il. Dans 80 % des parcelles de la région Centre, les conditions semblaient réunies pour une bonne résistance des plantes : arrivée progressive du froid qui a permis un bon endurcissement des plantes, pas d’alternance gel/dégel et surtout, une couche de neige significative dans de nombreuses régions.

Rappelons que quand l’air est à -12°C, la température de la plante sous 5 cm de neige est de -6°C. Mais nous restons dans l’expectative pour les 20 % restants, essentiellement des blés durs, des blés améliorants (Courtot, Galibier) ou des semis tardifs qui avaient à peine atteint le stade 1 Feuille. Pour eux, les températures limites avoisinent les -10° à -14° C : valeurs régulièrement atteintes sous abri. Dans ces parcelles, un état des lieux va s’imposer. Nous avons quelques craintes également dans le Berry où la neige, moins abondante, n’a pas pu jouer son rôle de protection ».

Quelques craintes également en Poitou-Charentes ou dans la plaine de Caen où le froid est arrivé sur des sols souvent gorgés d’eau. Partout, ce sont les conditions de dégel qui vont être déterminantes. Si le dégel se passe progressivement et sans à coups, l’impact du froid devrait être au final modéré.