Bond de la capacité de production de biométhane en France en 2019
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Selon des données publiées par le ministère de la transition écologique, la filière méthanisation française est sur une bonne lancée. En 2019, la capacité de production de biométhane a augmenté de 63 %. Mais les mesures liées au confinement menace de freiner cette dynamique.
Le ministère de la Transition écologique présente chaque trimestre des tableaux de bord sur la production d’électricité en France. Ceux du dernier trimestre de l’année 2019, publiés à la fin du mois de février, témoignent de la bonne dynamique à l’œuvre en ce qui concerne l’injection de biométhane dans les réseaux de gaz. En effet, entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019, la capacité de production de biométhane a grimpé de 63 %, pour atteindre 2,2 Twh/an. Cette production est permise par 123 installations raccordées. Une dynamique qui se retrouve également dans l’injection de biométhane dans le réseau, en hausse de 74 % par rapport au quatrième trimestre 2018, et s’établissant à 384 GWh. Avec 1085 projets en attente, pour une capacité de production de 24 Twh/an, soit + 74 % par rapport à la fin de l’année 2018, la filière semble être sur une bonne lancée. Par ailleurs, 86 % de la capacité totale du parc est portée par les unités de méthanisation.
Au niveau mondial, un potentiel « énorme et inexploité »
La France ne serait pas la seule à connaître un telle dynamique. Dans un rapport publié le 19 mars, sur le biogaz et le biométhane, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) insiste sur les possibilités offertes par ces sources d’énergie, dont le potentiel ne serait pas encore totalement exploité. Le document précise ainsi que la production mondiale actuelle de biométhane est de 3,5 Mtep*, alors qu’elle pourrait être de 730 Mtep. En France, la consommation de biogaz ne représente actuellement que 0,5 % de la consommation électrique (+ 8 % en 2019). Pour encourager le développement de ces secteurs, le rapport insiste sur la nécessaire mise en place de politiques de soutien, tout en préconisant d’éviter certains écueils, notamment en ce qui concerne la concurrence avec l’alimentation. Parmi les dispositifs mentionnés, l’AIE mentionne notamment des paiements pour le carbone stocké ou pour la valorisation du méthane qui ne serait donc pas relâché dans l’atmosphère.
Pouvoir tenir sur la durée
Les mesures liées au confinement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 ont cependant mise en lumière certaines difficultés de la filière méthanisation, fragilisée par son développement à bout de course. La baisse de la consommation, la mise à l’arrêt de certains chantiers, les réparations et raccordements ne pouvant avoir lieu sont particulièrement pénalisant. Suite à une réunion de la filière avec la ministre de la Transition écologique, Elizabeth Borne, le 2 avril, des mesures sont désormais attendues.
* million de tonnes équivalent pétrole