Bonne nouvelle, les marchés repartent à la hausse !
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Les soubresauts des marchés céréaliers français ces dernières semaines sont un bon signe pour les mois à venir. « Cette volatilité annonce l’entrée dans un nouveau cycle, à tendance haussière, confirme Michel Portier, directeur général d’Agritel (photo). À cela plusieurs explications : une baisse de la disponibilité chez les huit principaux pays exportateurs de blé, d’orge et de maïs ; un recul de la récolte annoncée dans les pays de la mer Noire, concurrents directs du blé français ; une demande mondiale en hausse ; un écart entre les monnaies euro/dollar qui devrait continuer de se creuser, toujours à l’avantage de la zone euro ; et enfin, le constat que le différentiel de prix entre « fob mer Noire » et « fob Rouen » est faible alors qu’en période de récolte, il devrait être important. Le blé français redevient compétitif dans un contexte où le blé américain reste trop cher. Les signaux sont encourageants ».
Seul bémol, l’imprévisible Trump
« Seul bémol au tableau, Donald Trump et ses imprévisibles décisions. Aujourd’hui, la plupart des marchés, quels que soient les produits, sont davantage drivés par des décisions géopolitiques que par des fondamentaux. Dans un contexte tendu entre les États-Unis et de nombreux pays dont la Chine, la plupart des commodités ont chuté à la bourse de Chicago. Une guerre commerciale n’est jamais bonne pour les marchés ! »
Quid de la qualité de la récolte 2018 ?
Autre incertitude : la qualité de la récolte 2018. « Il est encore un peu tôt pour se prononcer, constate Michel Portier. La moisson des orges a débuté en France. Les premiers échos sont encourageants tant en termes de volume que de calibrage ou de teneur en protéines. Pour le blé, les craintes de récolter des blés fusariés sont réelles mais là encore, difficile d’être plus précis. Les pluies ont été abondantes en juin mais toutes les régions n’ont pas été arrosées avec la même intensité au moment de la récolte. Côté volumes, peu d’inquiétude. Chez nos concurrents européens, du Nord et de l’Est, c’est le manque d’eau qui risque de pénaliser le bilan final ».
Stocks de report : peu d’impact
Quant aux volumes de report, Michel Portier estime qu’à l’échelle nationale, « ces tonnages ne devraient pas peser sur la gestion de la nouvelle campagne. Certains gros collecteurs, loin des ports, sont davantage concernés mais pour la plupart, malgré les grèves SNCF, les dégagements se sont déroulés dans les temps ». À l’export, les carnets de commande se remplissent, rapidement ! À commencer par l’Algérie qui a déjà contractualisé pour de la marchandise française. De bon augure pour la campagne à venir.