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Bourse des grains : entre confiance et prudence

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La Bourse du commerce se transformant en musée d'art moderne et n'étant plus disponible, c'est au Palais Gabriel que s'est tenue la Bourse internationale de Paris, avec plus de 400 participants. Le président Baudoin Delforge a débuté sa prise de parole par un hommage appuyé à Xavier Beulin. A cette même date, un an plus tôt, tout le secteur voyait dans la récolte 2016 un possible record de rendement. Depuis, les intempéries ont eu raison des prévisions. Aujourd'hui, la plupart des structures présentes, organismes stockeurs ou transporteurs, gardent des séquelles de cette campagne. « En 2016, sur nos 2,2 Mt, nous n'avons exporté que 10 % de notre production vers les pays tiers, contre 55 % en 2015 de nos 3,2 Mt commercialisées », rappelle Guillaume Van Der Velde, directeur de l'union de commercialisation Cérémis (ci-contre). Mais ils se projettent aussi, confiants, sur celle à venir. « Les cultures sont très belles sur nos régions, mais soyons prudents, il reste encore du temps avant la récolte »,  ‎estime Sébastien Garnier, responsable communication externe chez Axéréal.

2016 : les logisticiens pas épargnés par la récolte

« Nous nous sommes interrogés à un moment, au regard des coûts supplémentaires engendrés par cette campagne, à rester présent sur le commerce du grain », avoue Olivier Laury, agent commercial chez Fret SNCF (ci-contre), entreprise dont le transport de grains et de produits agricoles représente entre 5 et 6 % de son chiffre d'affaires. L'entreprise a affrété des trains d'Europe de l'Est pour répondre aux besoins de clients français, une première pour l'entreprise. « En revanche, la qualité annoncée au départ du train et celle à l'arrivée peut s'avérer différente lorsqu'on s'approvisionne en Europe de l'Est, des problèmes de garantie que l'on ne retrouve jamais avec des OS français », alerte l'agent commercial. Sur les voies fluviales aussi, le manque de volume s'est fait sentir. « Le transport fluvial de grains a baissé de 30 % sur cette campagne, particulièrement sur la Seine et le Rhône », évalue Thomas Delvalle, des voies navigables de France. Le Nord-Pas-de-Calais s'en est mieux tiré, en réorientant ses volumes destinés habituellement aux ports maritimes vers le Benelux pour l'alimentation du bétail. « Le transport fluvial a reculé sur 2016, mais suit une tendance de progression depuis plusieurs années », souligne Thomas Delvalle.