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Bulletins de santé du végétal : Haute et Basse-Normandie planchent ensemble sur le sujet

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Poursuite de notre tour de France sur la mise en place des missions de biosurveillance du territoire auparavant confiées aux Services de la protection des végétaux. Arrêt cette semaine en Normandie où les deux régions travaillent sur un projet en commun.

En 2006, suite à la hausse des surfaces de colza dans le département, la chambre d’agriculture de l’Eure décide de mettre en place un observatoire pour cette culture. Son nom : Pernel. En 2007, alors que l’arrêt des avertissements agricoles est programmé pour la fin de l’année, leur émission est reprise par la chambre : l’outil Pernel est alors décliné pour les céréales. En tout, une cinquantaine de points d’observations sur les deux départements de la Haute-Normandie. « Ces informations sont, pour l’heure, visibles par tous via le site internet des chambres, explique Henri-Jean Polet de la chambre d’agriculture de Seine-Maritime. Mais en 2009, année de transition, le système devra évoluer. Nous souhaitons constituer un réseau régional normand qui rassemblerait Haute et Basse Normandie et qui accueillerait de nouveaux partenaires : des coopératives, des négoces, des Ceta… Mais pour se faire, plusieurs points restent encore à régler ». A.G.

Photo : Henri-Jean Polet, de la chambre d’agriculture de Seine-Maritime

A commencer par le choix du système de saisie. En Haute-Normandie, tous les partenaires ont, a priori, opté pour Pernel. En Basse-Normandie, certains l’utilisent également. Mais d’autres ont recours à Vigie Culture, l’outil d’Arvalis. « L’objectif est d’homogénéiser la saisie et avant même cela, d’homogénéiser la façon de noter la présence de maladies ou de ravageurs. Car selon les systèmes, nous ne possédons pas tous la même grille de notations ».

Autre point de discussion : la rédaction des bulletins de santé. Qui le fera ? A quel rythme ? Y aura-t-il un bulletin par grandes régions de production ?


Pour répondre à ces questions, nous allons, dans les semaines à venir, constituer 3 groupes de travail :

- un sur les outils de saisie, animé par les chambres

- un sur le protocole d’observation suivi par la Fredon et le SRPV

- un sur les modèles et les seuils de risque, piloté par les instituts techniques.

Pour Henri-Jean Polet, il est capital d’avancer rapidement car « plus qu’une compilation d’observations, les agriculteurs attendent une réelle analyse de la part de leurs techniciens : qu’ils soient de la chambre, d’un institut, d’une coopérative ou d’un négociant. Même si depuis l’arrêt des avertissements agricoles, la chambre avait pris le relai, il est important que les nouveaux bulletins de santé du végétal puissent rapidement voir le jour ».

Si pour les grandes cultures et l’arboriculture, les choses semblent bien avancer, Henri-Jean Polet reconnaît que pour la pomme de terre, en revanche, les discussions n’ont pas encore débuté.

Questions à Mickaël Tavernier, conseiller agronomique chez Cap Seine (76)

Pourquoi accepter de participer au réseau régional d’observation ?

Nous supposons que dans les années à venir, l’agrément distributeur sera lié à l’adhésion à un tel réseau. Nous souhaitons donc prendre de l’avance et nous y préparer. Le fait de mutualiser un grand nombre d’informations avec plusieurs partenaires les rendront également plus crédibles aux yeux des agriculteurs.

Que deviendra votre propre réseau d’observations « Iso Risques » ?

Plus que jamais, « Iso Risques » sera d’une grande utilité. Les observations recueillies sur les différents sites (pour le blé et l’orge : 2 dans l’Eure, 1 en Seine-Maritime, 1 dans la Somme et 1 dans le Vexin ; pour le colza : 2 dans l’Eure et 1 en Seine-Maritime) alimenteront directement le réseau régional. Pour l’heure, nos bulletins sont émis en moyenne tous les 8 à 10 jours : adressés à nos technico-économiques, ils sont ensuite envoyés via extranet, intranet ou par fax à nos adhérents. L’idée, en intégrant ce réseau, est de mutualiser les données recueillies pour avoir une image encore plus précise de l’état de la plaine à un instant donné. A nous ensuite, prescripteurs, d’interpréter cette situation pour diffuser à nos adhérents le conseil technique le plus pertinent.

Rappel : Le principe d’Iso-Risques est simple. Sur chaque site observé, 3 ou 4 variétés sont semées à des dates différentes. Lors des traitements, seule la moitié des surfaces reçoit le produit. Sur l’autre, l’arrivée des parasites et des maladies peut être observée et leur évolution, suivie semaine après semaine.