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Campagne 2018/2019 : les céréales à paille profiteront du recul du maïs et du colza

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Pour les prochains semis, l’institut d’études Kynetec (1) prévoit une percée des surfaces de céréales à pailles, blé tendre en tête. À l’inverse, le maïs et le colza devraient encaisser un recul des surfaces, notamment dans les zones périphériques aux bassins de production historique pour le colza. Le point avec Christophe Jounaux, responsable commercial et marketing chez Kynetec.

Référence-appro.com : Quelles sont les cultures qui vont gagner du terrain lors des prochains semis ?

Christophe Jounaux : La plus grosse percée devrait concerner les céréales à paille, par le poids qu’elles pèsent dans l’assolement français. Leur surface devrait croitre de 1,7 % soit près de 130 000 ha, pour une surface globale de 7,6 Mha. Cette progression, tirée par la remontée des cours, est plus marquée en blé tendre et en orge de printemps. Un transfert possible des semis d’orges d’hiver vers les orges de printemps pourrait se confirmer pour éviter le risque taupin avec la suppression de molécules en traitement de semences. On note aussi une progression des surfaces de pommes de terre, au dépens probablement de la betterave.

Référence-appro.com : Les semis de colza ont été très perturbés cette année du fait de la sécheresse. Quelles conséquences pour les surfaces ?

Christophe Jounaux : Avant même les semis de colza, les intentions de surfaces des agriculteurs ne cessaient de diminuer. La tendance générale est à la baisse, mais il reste difficile de la chiffrer avec précision à cause des conséquences de la météo. Les surfaces se maintiendraient dans les principaux bassins de production, comme la Champagne ou le Centre, chez les agriculteurs fidèles à cette culture. En revanche, les prévisions chutent en bordure de ces régions, où le colza n’est pas aussi profondément ancré dans les rotations.

Référence-appro.com : En maïs les surfaces vont-elles continuer de baisser ?

Christophe Jounaux : Oui, la sole devrait encore reculer, de 1,8 % d’après nos estimations. Les zones les plus touchées ne sont pas les grands bassins de production de maïs Bretagne, mais les Hauts-de-France et Normandie où la baisse est très marquée. Nous estimons aussi que le tournesol devrait voir sa sole chuter, de 7,5 %. Mais contrairement au maïs, c’est le bassin historique du Sud-Ouest qui est le plus touché, particulièrement le Gers, la Haute-Garonne, le Tarn et Garonne et le Tarn.

(1) Kynetec est le leader mondial des études de marché agricoles. En France, Kynetec récolte les informations de marché en observant annuellement 1 hectare sur 20 des surfaces de grandes cultures et de cultures spécialisées.