Export de céréales : un bilan exceptionnel et des incertitudes à venir
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La France conclut une campagne de commercialisation record, notamment à l’export. Elle débute toutefois celle de 2020-2021 avec des incertitudes, sur la production, les débouchés et kes conséquences de la crise du Covid. FranceAgriMer livre son bilan, et ses prévisions.
Malgré la crise du Covid, la France termine sur les chapeaux de roue sa campagne 2019-2020. « La France a connu une campagne assez exceptionnelle d’export, avec 13,5 Mt de blé tendre exportées vers les pays-tiers, soit 13 % de plus que l’an dernier et 44 % de plus que la moyenne sur cinq ans », souligne Simon Trauet, chargé d’étude au sein de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer, à l’issue du conseil spécialisé grandes cultures du 8 juillet. Côté orges, la campagne d’export s’achève également sur un excellent score, avec près de 4 Mt. Les estimations ont même été réhaussées de 190 000 tonnes par rapport au mois dernier en raison de flux soutenus vers la Chine et du retour aux achats du Maroc. Ces bons résultats s’illustrent aussi à l’échelle européenne, avec une balance commerciale qui connait « un revirement de situation après cinq ans de baisse. Elle est très positive cette année, avec 26 Mt, alors qu’elle était quasi à l’équilibre sur la campagne 2018-2019 », indique Simon Trauet.
Contraste et incertitudes pour l’exercice à venir
Ce bilan positif devrait contraster avec la campagne qui arrive. Alors que FranceAgriMer attend d’habitude la rentrée de septembre pour faire ses premières estimations, l’organisme a dévoilé la tendance pour la campagne 2020-2021 dès ce mois de juillet. « Il est difficile de faire des prévisions au regard de l’hétérogénéité de la récolte. Ce bilan reste très provisoire », tempère Benoît Pietrement, président du conseil spécialisé. L’organisme prévoit des exportations de blé tendre de 7,75 Mt vers les pays tiers et de 7 Mt pour l’espace intra-communautaire, en retrait par rapport à 2019. Pour le marché intérieur, « les fabricants d’aliments du bétail ont estimé que les conséquences de la crise du Covid-19 se répartiraient sur les campagnes 2019-2020 et 2020-2021 », souligne Marion Duval, de l’unité grains et sucre de France AgriMer. En orges aussi, les opérateurs s’attendent à ce que les conséquences de la Crise Covid « durent plusieurs mois sur la campagne 2020-2021 ». Malgré tout, l’organisme a maintenu ses prévisions de consommation intérieure à un niveau comparable à celui des campagnes précédentes car l’exercice 2019-2020 avait enregistré une hausse des consommations, avant que celle-ci ne soit cassée par l’arrivée de l’épidémie.