CGB : Compétitivité et export, les maîtres mots de la sortie des quotas
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Éric Lainé et Alain Jeanroy, respectivement président et directeur général de la CGB, ont présenté le 1er décembre à Paris le bilan de la campagne betteravière 2016-2017 et la préparation de la « nouvelle ère, sans quotas. » Pour une deuxième année consécutive, les rendements sont « décevants et hétérogènes » : 85 t/ha contre près de 90 t/ha en moyenne sur les cinq dernières années. Les volumes prévus sont néanmoins légèrement en hausse (34 Mt contre 32,9 Mt l'an passé) du fait d'un accroissement des surfaces, dépassant actuellement les 400 000 hectares. Concernant la sortie des quotas, la stratégie de la CGB se décline en deux axes : « Assurer une meilleure compétitivité de la filière, aux champs et à l'industrie, et miser sur plus d'export vers les Pays-Tiers », indique Alain Jeanroy.
La compétitivité de la filière, première préoccupation
Chez les planteurs, l'utilisation de nouvelles variétés à meilleurs rendements mises au point par le programme Aker, la diminution de la densité de semis pour obtenir une meilleure levée, l'ajustement de la fertilisation et des traitements doivent selon l'ITB conduire à une économie de 250 € /ha. Côté usine, pour « écraser les frais fixes », Alain Jeanroy souhaite un allongement de la durée des campagnes de production jusqu'à 130 jours, contre 105 jours en moyenne sur les cinq dernières années. Il prévoit une hausse des surfaces dédiées à la betterave de 20 % pour la prochaine campagne, avec l'agrandissement des exploitations betteravières existantes et l'arrivée de nouveaux planteurs. Cela se répercuterait sur la production française de sucre, estimée à 5,8 Mt à partir de 2017 contre 4,8 Mt en moyenne depuis la campagne 2011-2012.
Développer l'export et maîtriser les risques
Si Éric Lainé suppose un maintien de l'export européen de sucre français à 1,5 Mt, il admet qu'il s'agit « d'une hypothèse de travail, dépendant des volumes produits par les pays concurrents, en particulier les Pays-Bas, l'Allemagne et la Belgique. » En revanche, Alain Jeanroy compte sur un hausse de l'export de 1,5 Mt à 2 Mt vers les Pays Tiers, notamment l'Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient.
Pour prévenir la volatilité des prix mondiaux du sucre, ils considèrent que « la mise en place d'instruments de gestion de risque est indispensable. » Et proposent des adaptations de la PAC comme l'instauration d'une assurance récolte ou encore d'un fond pluriannuel des revenus.
Alain Jeanroy a saisi l'occasion de ce bilan pour exprimer son incompréhension face à la nouvelle proposition de plafonnement de l'éthanol à 3,8 % en 2030 de la Commission Européenne. (cf autre article dans cette lettre).
Photo : Alain Jeanroy, directeur général de la CGB (à gauche) et Éric Lainé, président de la CGB (à droite), ont présenté le 1er décembre leur stratégie pour la campagne betteravière 2017, affranchie des quotas.