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2016, année difficile pour Terrena

Le | Cooperatives-negoces

Ils ne s'en cachent pas. Les dirigeants du groupe Terrena ont reconnu que 2016 a été une année difficile, lors de la présentation des résultats annuels le 30 mars à Ancenis (44), le siège du groupe. Certes, le chiffre d'affaires a augmenté de 3 %, à 5,2 Mds€. Mais ce résultat est surtout lié à une extension du périmètre de la structure, avec notamment l'intégration de Doux/Soprat, qui offre 413 M€ d'activité supplémentaire, soit + 8,2 %. À périmètre constant, le CA baisse de 5,2 % (-260 M€) essentiellement lié au prix bas des céréales, à la situation des filières d'élevage ou encore aux mauvaises conditions climatiques. Quid du rapprochement avec Maïsadour autour des semences, appelé projet Colombus ? « L'examen du dossier par l'Autorité de la concurrence a pris du retard », explique Marc Vandoni. L'opération devrait être finalisée au deuxième semestre de l'année.

Crise des céréales et des filières d'élevage

« La crise des céréales nous a coûté 15 millions de pertes », estime Maxime Vandoni, directeur général de Terrena. L'Ebitda, qui traduit la performance économique, baisse de 7,8 %, à 101 M€ en 2016 contre 110 M€  en 2015. Le résultat net est négatif de 22,4 millions d'euros en 2016. « Il ne faudrait pas une autre année comme celle-ci », reconnaissent les dirigeants qui restent toutefois positifs. « C'est une bonne manière de mesurer notre résilience et de la travailler, explique Hubert Garaud, président de Terrena. Seules les structures capables de passer les crises resteront demain. »

Le groupe continue d'investir, avec 112 M€ en 2016. Ces investissements se poursuivront en 2017, assure Terrena. Parmi les axes : la modernisation d'Elivia, du nouveau pôle volailles Galliance qui regroupe les activités de Doux et Gastronome, et des silos.

Afin de sécuriser son développement dans le temps, Terrena a modifié son financement par la signature d'un crédit bancaire de 630 M€ et d'une émission obligataire non listée de 50 M€.

Par ailleurs, 11,8 M€ ont été remis aux adhérents, avec des actions ciblées : absence d'inflation sur les approvisionnements, complément sur le prix du lait, acompte sur les céréales, avances de trésorerie, etc.


Perspectives : les marques et l'international

Pour 2017, Terrena vise la création de marques. « La Nouvelle Agriculture », la marque des agriculteurs, arrive ainsi en grande distribution en avril. Elle sera également présente en restauration hors domicile via un partenariat avec Compass et sera portée par des entreprises de l'agroalimentaire telles que Fleury-Michon. Sur le segment de la viande bovine Bio, Terrena a par ailleurs lancé en février la marque « Sourires de Campagne » en partenariat avec Unebio. « Nous n'avons pas assez de matière première en bio pour répondre à la demande », déplore Marc Vandoni. Sur ce secteur, le chiffre d'affaire s'élève à 140 M€, soit une hausse de 30 % en deux ans. Enfin, le Groupe réinvente Père Dodu en l'étendant à la volaille fraîche et aux élaborés cuits et assurera au printemps 2017 une relance de la marque en capitalisant sur sa notoriété et son image. ?

Le groupe coopératif a également insisté sur son déploiement à l'international. Le chiffre d'affaire en 2016 est de 640 M€, soit 12 % de l'activité. Par ailleurs, Terrena a annoncé le lancement d'un poulet Nouvelle agriculture en septembre au Moyen Orient, une région où les habitants se préoccupent de plus en plus de leur santé. « Nous leurs proposons un produit moins gras, sans antibiotiques et riche en oméga 3 », argumente Hubert Garaud.