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À la CAMN, le biocontrôle stimule les échanges

Le | Cooperatives-negoces

Après un premier essai transformé l’an passé, l’équipe de la CAMN (44) a, le 28 février, renouvelé l’expérience : convier des agriculteurs, des prescripteurs, des fournisseurs et des techniciens pour échanger sur le thème du biocontrôle. Ce jeudi, à Thouaré-sur-Loire, une quarantaine de personnes était présente dont une quinzaine de firmes (1). « À la CAMN, nous testons et proposons des solutions de biocontrôle depuis 1995 mais nous sentons que depuis deux ans, tout s’accélère, explique Claude Bizieux, le directeur appro de la coopérative. Le nombre d’acteurs présents sur ce marché est plus important, celui des spécialités également. Les agriculteurs manquent parfois de repères. À nous de les aider à faire le bon choix. Ces échanges entre tous les acteurs du marché permettent de continuer à « défricher », à avancer ensemble pour ne pas faire de fausses promesses. Entre firmes, des complémentarités de gammes sont à trouver. »

Des solutions, dans l’air du temps

Du côté des agriculteurs présents, tous n’utilisent pas encore de spécialités de biocontrôle. C’est le cas de Dominique Savary, exploitant à Mauves-sur-Loire (44). « Mais pour avancer, il faut connaitre, alors je m’informe. Beaucoup de commerciaux frappent à notre porte pour nous proposer des tas de spécialités… Entre poudre de perlinpinpin ou spécialités réellement efficaces, nous avons besoin de références. Et puis, c’est dans l’air du temps ». Un constat appuyé par Vincent Olive, maraicher à Château-Thébaud (44). « La pression sociétale nous pousse à évoluer vers de telles stratégies. Je pratique de la vente directe et mes clients me le disent : ils ne veulent plus de produits phytosanitaires « classiques ». Aujourd’hui, j’utilise en moyenne 20 % de solutions de biocontrôle. J’aimerais pouvoir en utiliser davantage mais en désherbage par exemple, les références sont rares. Restera ensuite à expliquer aux riverains que ces produits s’épandent également avec un pulvérisateur ! Car pour beaucoup, un pulvé reste associé à un danger ! C’est parfois compliqué de devoir sans cesse se justifier ».

Lever les freins psychologiques

Pour Alain Querrioux, directeur général d’Andermatt, des freins doivent encore être levés, du côté même de la distribution. « Dans certaines régions, la barrière psychologique à recourir à des solutions de biocontrôle existe encore, même si je constate une évolution ces derniers mois. Le retrait de certaines molécules, des néonicotinoïdes notamment, créent des impasses techniques. Le biocontrôle permet d’en combler certaines. Cela demande encore de la pédagogie de notre part pour faire connaitre les atouts de nos gammes ». Et comme le rappelle Grégory Deny, chargé de clientèle chez Certis, pour les Pays de la Loire et le Poitou, « l’idée n’est pas d’opposer les produits conventionnels et le biocontrôle. L’enjeu est de trouver les complémentarités entre les gammes pour venir à bout de toutes les problématiques et ainsi, préserver le potentiel des cultures ».

(1) Agrauxine, Andermatt, BASF, Bayer, BELCHIM, Biogard, Certis, Corteva, DE SANGOSSE, Diatex, Lallemand, Semences de France, Syngenta et VIVAGRO.