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À la Pallice, le message est clair « OS, stockez ! »

Le | Cooperatives-negoces

La huitième bourse maritime de la Rochelle s’est tenue le 23 juin. L’occasion pour Soufflet Négoce by InVivo et la Sica Atlantique de faire le point sur la campagne passée et surtout, d’évoquer celle à venir. Les tonnages sont attendus en hausse ce qui, dans un contexte où le blé français est peu compétitif, risque de poser quelques soucis logistiques pour l’export. La consigne, en direction des OS, est donc d’alimenter le port au fur et à mesure, pour éviter la saturation des outils.

À la Pallice, le message est clair « OS, stockez ! »
À la Pallice, le message est clair « OS, stockez ! »

Dans l’hinterland de la Rochelle, la récolte des orges d’hiver est désormais bien entamée avec des résultats très satisfaisants. « Nous tablons sur des rendements en hausse de 10 à 15 % par rapport à la moyenne décennale, affirmait Frédéric Guillemin, directeur pôle blés chez Soufflet Négoce by InVivo, lors de la huitième bourse de la Rochelle le 23 juin. En blé aussi la moisson s’annonce prometteuse  : les premières coupes devraient avoir lieu ce week-end dans la région. » Une bonne nouvelle donc, mais qui devrait entraîner quelques sueurs froides aux acteurs du port de la Pallice dans les semaines à venir !

Le blé français, trop cher pour de nombreux importateurs

« Le souci, c’est qu’aujourd’hui, le blé français n’est pas compétitif à l’échelle mondiale, poursuit-il. Il est plus cher de 30 à 35 $ qu’un blé russe, et de 20 $ qu’un blé roumain ou bulgare par exemple. Les acheteurs sont donc peu nombreux à se positionner sur des origines françaises. La logistique s’annonce donc compliquée sur les mois de juillet et août. Si l’on ne veut pas que nos silos portuaires se retrouvent vite saturés, nous ne pouvons que conseiller aux agriculteurs et aux OS de stocker, pour alimenter nos outils au fur et à mesure de la campagne. »

Garder un peu de place pour alloter

« L’enjeu est de conserver un peu de place dans nos silos portuaires pour assurer l’allotement, la classification et le tri des volumes, indispensables pour répondre aux attentes de nos clients, confirme Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique. Nous nous attendons effectivement à une sortie de la marchandise en accordéon avec des arrivées et des sorties massives. Je pense que nous allons vivre une pression de récolte comme nous n’en avons pas connu depuis longtemps ! » Sans compter, s’étonne Frédéric Guillemin « qu’il reste encore de la marchandise de l’ancienne récolte chez certains agriculteurs et distributeurs ! »

Blé et orge, principales espèces exportées

Bien évidemment, ces deux spécialistes des marchés céréaliers sont revenus sur la campagne passée, atypique de par sa dynamique. « 63 % des 2,2 Mt qui ont transité par la Sica l’ont été entre juillet et décembre 2022 : et donc seulement 37 % l’ont été sur le premier semestre 2023. Ce déséquilibre est rare », confirme Vincent Poudevigne. Autre déséquilibre confirmé : celui des espèces exportées. Au deuxième semestre 2022, le blé représentait 77 % des volumes, contre 48 % au 1er semestre 2023, principalement sur l’Afrique de l’Ouest avec un retour remarqué du Maroc. Quant aux orges, elles ont davantage été exportées sur la deuxième partie de campagne (37 % des volumes), notamment vers la Chine.

Pour Socomac, filiale de Soufflet Négoce by InVivo, l’année 2022/23 se finit en retrait : 1,2 Mt exportées contre 1,8 Mt la campagne précédente. « 150 000 tonnes ne sont pas arrivées au port, du fait de grèves sur le réseau ferroviaire et des fortes chaleurs qui ont endommagé les rails, poursuit Frédéric Guillemin. La récolte maïs 2022, la plus faible depuis vingt ans, a également impacté nos résultats. »

2022, année record à la Pallice pour les importations d’engrais

Enfin, Sébastien Hamon, directeur pôle solides du groupe Sica Atlantique, est revenu sur une année 2022 exceptionnelle pour les fertilisants. « Atena bat son record d’importation avec 570 000 t de fertilisants vracs solides importés, soit une hausse de 100 000 t. Le conflit entre l’Ukraine et la Russie a fait progresser le prix de l’énergie rendant les urées granulées plus compétitives, au détriment des ammonitrates. Principales origine, l’Algérie (38 %) et l’Égypte (24 %). » Les deux nouvelles lignes d’ensachage, mises en service en 2022, ont permis de faire passer la cadence de 600 à 1500 tonnes par jour. « L’objectif est désormais de passer à 3000 t/j », confie Sébastien Hamon. L’investissement dans une nouvelle mélangeuse, équipée d’un système d’enrobage, devrait permettre, pour 2023 de maintenir ce bon niveau d’activité. Ce projet, au nom d’Atlas, a été mené avec l’union 3A, Terrena et InVivo.