A vos marques, prêts ? Les marchés à terme du blé meunier évoluent. Décryptage avec Sébastien Poncelet, conseiller chez Agritel
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A compter de ce lundi 15 juillet, les contrats à terme du blé meunier évoluent : échéances modifiées, nouveaux points de livraison… Sébastien Poncelet, conseiller chez Agritel, détaille ces changements et livre les premiers échos de la récolte française.
Reference-appro.com : Après plusieurs mois de réflexion, Euronext vient d'acter les changements sur les contrats à terme et les options pour le blé meunier. Quels sont-ils ?
Sébastien Poncelet : Depuis ce matin, le 15 juillet, un nouveau cycle d'échéances est en place. L'ancien « novembre, janvier, mars et mai », propre au marché européen, sera désormais aligné sur celui de Chicago, soit « septembre, décembre, mars et mai » et ce, à compter de la récolte 2015 avec l'échéance septembre 2015. Un aménagement qui facilitera les arbitrages entre les deux marchés et qui permettra une visibilité à 34 mois. Les opérateurs européens sont satisfaits car la durée entre les échéances mai et novembre de l'ancien système était souvent jugée trop longue.
La France se dote également de nouveaux points de livraison. Où précisément ?
S.P. : A Rouen et à Dunkerque. A compter de l'échéance novembre 2014, des capacités de stockage supplémentaires sont mises à disposition sur le point de livraison de Rouen : le silo de Socomac a reçu son agrément, Sénalia l'ayant déjà. Et à compter de l'échéance septembre 2015, la livraison sera également possible à Dunkerque au silo de la Sica Nord-Céréales. En revanche, Euronext travaillait sur la possible inclusion d'un nouveau critère qualitatif pour ces contrats mais faute de compromis, cette idée a été abandonnée.
Les moissons ont débuté la semaine passée en France. Les marchés ont-ils réagi aux premiers échos de rendement ?
S.P. : Non pas encore. L'heure est à l'observation. La collecte des orges avance très vite. Sans être exceptionnelles, la qualité et la quantité sont au rendez-vous. En blé, seules quelques bennes ont été pesées entre Toulouse et Bordeaux. Et puis, n'oublions pas que la collecte française n'est qu'une pièce du puzzle du marché mondial. Nous observons de près la situation dans le Corn Belt où la sécheresse commence à s'installer, sans compter que la collecte n'est pas encore terminée en Ukraine et en Russie… deux acteurs majeurs. La parité de l'euro-dollar perturbe également très souvent l'équilibre des marchés. La pression de la récolte sur les marchés et sur l'export n'a pas encore jouée. Les prochaines semaines seront très animées, surtout si les fortes chaleurs se maintiennent en France et plus largement en Europe.