Accord-cadre biocontrôle : le ministère sera attentif au respect des engagements
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Six des 23 signataires ou représentants d’organismes signataires de l’accord-cadre biocontrôle ont eu l’occasion de présenter leurs engagements lors d’une table ronde organisée le 14 février, à Paris, par IBMA France (1). Ces engagements, qui visent au développement et à la promotion des stratégies de biocontrôle, passent par la recherche d’innovations, par l’expérimentation, l’amélioration des connaissances individuelles des techniciens, conseillers et agriculteurs, l’accompagnement de nouvelles pratiques… L’accord-cadre, signé le 9 octobre 2012 par les ministères chargés de l’Agriculture et de l’Ecologie d’une part et 21 associations, instituts, coopératives, fédérations et unions d’autre part, prévoit un comité de suivi, piloté par la DGAL. « Le ministère sera attentif à ce que ces engagements concrets soient respectés et amplifiés », a souligné Emmanuelle Soubeyran, chef du projet Ecophyto à la DGAL, en conclusion de la table ronde. Le débat a permis d’évoquer des pistes d’évolution de l’accord-cadre, parmi lesquelles : placer la protection intégrée au coeur du dispositif, puisque la directive 2009/128/CE exige l’application des principes généraux de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures au plus tard le 1er janvier 2014 ; impliquer les filières aval et notamment l’Ania, l’Association nationale des industries alimentaires. Des référents biocontrôle Si le biocontrôle est déjà bien avancé en production de fruits et légumes, il l’est nettement moins en grandes cultures. Mais la volonté de progresser semble là : Nathalie Verjux, chef du service génétique, physiologie et protection des plantes d’Arvalis-Institut du végétal, a précisé que l’institut dédiait un ingénieur à la recherche et à l’innovation en biocontrôle. De même, les chambres d’agriculture devraient nommer un référent biocontrôle au niveau national et en régions. Côté distribution agricole, Jeremy Macklin, directeur général adjoint d’InVivo, et Sébastien Picardat, directeur général de la Fédération du négoce agricole, n’ont pas manqué de rappeler la nécessité de maintenir la productivité de l’agriculture française, le manque de solutions de biocontrôle, notamment en grandes cultures, et le besoin d’indicateurs d’efficacité de ces solutions alternatives. Emmanuelle Soubeyran a quant à elle précisé qu’un guide pédagogique sera bientôt publié pour accompagner les demandeurs dans l’homologation de leurs spécialités de biocontrôle et qu’un groupe de travail européen, piloté par Anne Duval, du bureau de la réglementation et de la mise sur le marché des intrants de la DGAL, devrait rendre fin 2013 ses travaux relatifs à l’adaptation des procédures d’homologation et de mise en marché pour les produits à faible risque. Un Nodu vert pour les produits à faible risque pourrait alors être instauré : il comprendrait notamment les éliciteurs de synthèse qui ne font pas partie de la gamme biocontrôle et qui sont donc aujourd’hui compris dans le Nodu global. L’ensemble de ces évolutions devraient faciliter l’accès au marché et l’utilisation des spécialités de biocontrôle. Enfin, la chef de projet Ecophyto a rappelé que les BSV seraient bientôt accompagnés de recommandations relatives aux méthodes alternatives. Elle a par ailleurs appelé tous les professionnels à enrichir EcophytoPIC, le portail informatique de la protection intégrée. (1) Les six intervenants représentaient le ministère chargé de l’Agriculture (Emmanuelle Soubeyran), InVivo (Jeremy Macklin), la Fédération du négoce agricole (Sébastien Picardat), l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (Yves François), Arvalis-Institut du végétal (Nathalie Verjux), et le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (Alains Vernède). IBMA France : branche française de l’Association internationale de l’industrie du biocontrôle.