AG Coop de France Centre : la coopérative, acteur de proximité

Un nouveau logo pour fêter les 40 ans de la structure. La fédération régionale des coopératives agricoles du Centre a acté son nouveau nom, Coop de France Centre, vendredi 4 juin à Orléans, lors de son assemblée générale, orchestrée par Christophe Vaurs, le directeur. En fin de journée, une table ronde était organisée sur le thème « la performance économique des exploitations agricoles », avec en question centrale, la place de l’adhérent et l’offre coopérative pour demain. Pour engager le débat, deux coopératives se sont prêtées au jeu de la comparaison : la Coop de Boisseaux, 120 adhérents et Agrial (qui a récemment absorbé Union Set -72), 10000 adhérents. Jean-François Loiseau, vice-président d’Axéréal et administrateur de Coop de France, et Guy Vasseur, président de l’APCA, les ont ensuite rejoints pour aborder la difficile question de la marge. R.P.

Une année 2009 sous le signe du mouvement

Christophe Vaurs revient sur les évènements de l’année passée dans la région Centre. « 2009 restera marquée par l’accélération de la restructuration du secteur coopératif*. On note une spécialisation des bassins de production et une localisation des centres de décision élevage et cultures spécialisées hors de la région administrative. Sur le secteur semencier, un nouvel acteur est né, Geosem, détenu par Agralys, Epis Sem et Cohésis. Enfin, cette année a aussi été placée sous le signe de la responsabilité avec le lancement des Espaces Santé Sécurité, où les coopératives d’appro forment des salariées aux risques phytos et la mise en avant des EPI, et le Certiphyto, mention Agent Délivrance- Vente - Distribution, pour lequel 41 agents dépôt des coopératives Interface, Cabep, Boisseaux et Copac ont été formés. »

Boisseaux/Agrial : à chacun sa stratégie

La présentation des deux structures coopératives a permis de mettre en lumière qu’il n’y avait pas une taille de coopérative plus pertinente que l’autre mais que toutes devaient développer des stratégies adaptées pour chercher la meilleure valorisation possible pour la production de leurs adhérents. La Coop de Boisseaux a fait le choix de l’indépendance en 1990 et se démarque aujourd’hui par des alliances efficaces en appro comme en commercialisation, avec un accent fort mis sur la qualité et la contractualisation. « Nous devons prendre des risques pour aller chercher les débouchés, explique Patrick Durand, président de la Coop de Boisseaux. Il nous faut aussi renforcer les liens du producteur : avec le client en premier lieu, par des visites d’usine par exemple, et avec le consommateur, par des journées portes ouvertes, des actions dans les écoles ou de la vente directe. » De son côte, Agrial a opté pour la force de frappe d’un grand groupe, ce qui l’oblige à une organisation terrain très décentralisée (14 régions commerciales sur 7 département couverts) pour ne pas perdre le lien avec l’adhérent. « L’entrée d’Union Set nous a conforté dans notre politique d’entreprise, explique Arnaud Degoulet, vice-président d’Agrial, en renforçant les deux piliers que sont le management terrain et le profil financier. »

Cultiver sa politique d’investissement

Chaque coopérative doit donc développer sa propre stratégie. Avec une politique commune cependant : investir et prendre des risques pour mieux valoriser la production de l’adhérent. Pour gagner en marge. « Je crois en la politique de la marque, continue Arnaud Degoulet, vice-président d’Agrial. Nous devons miser sur le marketing pour valoriser au mieux la production de l’adhérent. » Diversifier les périmètres de production, investir dans la transformation, être proche de la grande distribution…A Guy Vasseur de conclure : « la coopérative doit cultiver sa politique d’investissement, que ce soit dans la transformation, la recherche ou la distribution. Elle doit se positionner sur des marchés qu’elle a abandonnés et retrouver un lien de proximité avec la consommation. » Affaire à suivre…

*Une restructuration qui touche tous les secteurs : création de l’union Axéréal et fusion d’Union Set au sein d’Agrial pour les céréales ; dissolution de l’Union Cosama (18) et reprise de SA Terr’Loire (45) par Agralys pour les fruits et légumes ; création de Copalice (23) (née de la fusion de Beliporc et Centraporc) et de Cirhyo (03) (née de la fusion de la Scapp et de MC porc) dans le secteur élevage avec un rapprochement de la Socaviac (03) et de la coopérative Epis Centre. Et au 1^er semestre 2010, les outils d’abattage se restructurent avec la naissance de Tradival (ex. Orléans Viandes) suite à la fusion des activités porcines entre Sicavyl et Sicarev. En volaille, la Coopérative Avicole des Fermiers de l’Orléanais (Cafo) reprend les Ets Gauthier (37).