Agrial a surmonté la crise mais des interrogations persistent
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Les organisateurs du Salon de l’élevage et des productions animales, Space, ont misé sur le numérique pour marquer leur présence annuelle. Julien Denormandie participait à la table ronde sur la chaîne alimentaire et ses maillons, avec Arnaud Degoulet, président d’Agrial. L’occasion de faire part au ministre de l’Agriculture des conséquences de la crise sanitaire sur les coopératives.
« Il faut utiliser cette crise du Covid comme une chance pour rebondir ». Arnaud Degoulet, président d’Agrial, s’exprimait lors de la table ronde organisée à Rennes le 16 septembre par le Space, sur la chaîne alimentaire, en présence du ministre de l’Agriculture, et retransmise en vidéo. Pourtant, Arnaud Degoulet reconnaît que la coopérative a évité le mur, certes « d’assez loin ». « Il a fallu s’organiser et protéger nos salariés, ajoute-t-il. Nous avons acheté cinq millions de masques, avec des prix pouvant atteindre 57 centimes d’euros l’unité, soit un budget conséquent. »
Des stocks de cidre importants
La structure a eu quelques frayeurs pendant cette période, avec la crainte d’une rupture d’approvisionnement en soja sur les ports bretons ou encore avec l’effondrement de la Restauration hors foyer, RHF. Un débouché important pour les maraîchers d’Agrial, notamment avec McDonald’s. « Notre usine du sud dédiée à la RHF, qui emploie 300 salariés, était presque à l’arrêt », explique Arnaud Degoulet. La filière cidricole a également souffert de la fermeture des bars et des restaurants. « Nous nous retrouvons avec des stocks importants, indique-t-il. Une opération de destruction du cidre dans les filières de méthanisation est en cours avec le soutien de FranceAgriMer. »
Interrogations sur l’évolution de la RHF
La coopérative a surmonté la crise. Mais des interrogations persistent. « La RHF était un booster pour nous, indique le président d’Agrial. Nous ne sommes pas revenus au niveau d’avant, aussi bien en France qu’à l’international. » Autre interrogation post-confinement : l’équilibre entre les marques distributeurs et les marques nationales dans les supermarchés. « La grande distribution est la grande gagnante de la crise, estime-t-il. Nous devons retrouver un meilleur courant d’affaires sur nos produits à plus forte valeur ajoutée et avec nos marques. »
Inquiétudes sur les importations
Arnaud Degoulet a profité de la présence du ministre pour lui fait part de ses inquiétudes quant à l’augmentation des produits fabriqués en dehors de l’Union européenne : « La ferme France dévisse de manière dramatique. En 2023, la valeur de nos importations dépassera celles de nos exportations. Sur le secteur de la volaille, l’augmentation de la consommation bénéficie clairement aux pays-tiers. Or, grâce à l’agriculture, nous vivons bien et vieux en France : ne gâchons pas cela par un ailleurs qui pourrait même être de la viande cellulaire. »