Agriculture de précision, be Api étoffe ses services et lance son réseau de fermes
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« De nouveaux défis économiques, environnementaux et sociaux se posent aux agriculteurs. L’agriculture de précision fait partie de l’arsenal pour relever ces challenges », estime Thierry Darbin, directeur de be Api. La structure, dont le capital est détenu par Bioline by Invivo et 33 coopératives, organisait une journée de rentrée le 17 septembre 2019 en Moselle pour promouvoir une fertilisation modulée et intraparcellaire. Les partisans de l’agriculture de précision défendent un modèle davantage en phase avec les attentes sociétales. « L’importance pour l’agriculture d’avoir une meilleure image n’a jamais autant été d’actualité », argue Yves Beudy, directeur appro chez la Coopérative agricole Lorraine (CAL), adhérente be Api depuis 2017.
150 000 hectares, 1000 agriculteurs
Pour cette rentrée, le réseau indique être présent sur 150 000 hectares au niveau national, dont 80 000 en Normandie, et revendique l’engagement de plus de 1000 agriculteurs. « Un socle significatif sur lequel nous devons nous appuyer pour nous développer », indique Thierry Darbin. Dans ce sens, be Api lance cet automne trois offres : « be Api Semis » pour moduler les semis des cultures d’hiver et de printemps ; « be Api azote sol et plantes colza » pour caractériser le potentiel du sol et de la plante ; et « be Api rendement » qui doit permettre aux agriculteurs de réaliser un premier diagnostic sur l’hétérogénéité des parcelles et d’évaluer l’impact des pratiques de modulation sur leur rendement.
Une ferme dans chaque région
La structure pose également les premières pierres d’un réseau fermes be Api, devant servir à la fois de laboratoire et de vitrines pour l’agriculture de précision. Actuellement, deux exploitations Api existent - une en Normandie et celle de Benoît Kennel, céréalier à Buhl, sur l’exploitation duquel la journée était organisée. « Cela va me permettre de tester de nouvelles solutions, d’être en avance sur les technologies », réagit ce pionnier de l’agriculture de précision, étant engagé dans cette voie depuis 2012. L’objectif, à terme, est d’avoir une ferme dans chaque région.
Plus de 2500 hectares à la CAL
Pour accompagner le développement de ces pratiques, les représentants de be Api soulignent le caractère essentiel du suivi de proximité des agriculteurs, par les coopératives. C’est le cas d’EMC2, adhérente be Api depuis 2016 et engagée sur 5000 hectares. « Cela ne se fait pas en claquant des doigts, il y a besoin d’expérimentations. Les premières personnes à convaincre sont nos propres équipes, qui rencontrent ensuite les agriculteurs », souligne d’ailleurs Patrice Brisson, directeur général adjoint de la coopérative.
Les choses semblent néanmoins aller dans le bon sens, comme l’atteste le témoignage du président de la CAL, Jean-Paul Marchal, dont l’exploitation est la ferme de référence pour sa coopérative. « Nos parcelles sont très hétérogènes ce qui entraîne des écarts de rendement importants. C’est une redécouverte totale de nos sols », se réjouit-il. 2560 hectares du périmètre de la CAL sont engagés depuis deux ans. La structure mène également des expérimentations pour moduler l’utilisation de fongicides.