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Agrinautes 2020, le numérique progresse mais le contact reste important

Le | Cooperatives-negoces

Sources d’information, utilisations d’OAD, achats en ligne, équipements numériques… L’enquête Agrinautes 2020 fait le point sur l’agriculture et le numérique. Les distributeurs tirent leur épingle du jeu.  

Agrinautes 2020, le numérique progresse mais le contact reste important
Agrinautes 2020, le numérique progresse mais le contact reste important

L’usage du numérique par les agriculteurs progresse en 2020 selon l’étude Agrinautes, réalisée par Hyltel-Datagri, dévoilée le 9 février. Pourtant, sur les sources d’informations, le numérique ne tient pas encore le haut du panier. Le contact humain conserve sa place. Le conseiller du distributeur arrive ainsi en deuxième position (45,3 %), derrière la presse papier agricole nationale (48,1 %). Avec 32,2 % de réponses, les OPA se placent en cinquième position. Lorsqu’on leur demande le type de contenu consulté sur les réseaux sociaux, là encore les distributeurs se placent bien puisque 36,7 % des agriculteurs citent les pages des sites des coopératives et négoces. Lesquels arrivent donc en deuxième place derrière des pages plus générales parlant de l’agriculture. Les exploitants recherchent des informations en avant-première (40,9 %), des échanges (33,4 %), des vidéos (31,3 %) ou encore une communication moins institutionnelle (24,2 %).

Les OAD, sous-utilisés

Quid des Outils d’aide la décision, OAD ? La majorité des agriculteurs, soit 56,2 %, n’en utilisent pas ! Les trois premiers outils cités sont ITK d’Arvalis (20,6 %), Farmstar (15,2 %) et Yara fertilisation (12,1 %). Datagri et Hyltel ont demandé aux agriculteurs les usages qu’ils aimeraient trouver dans un outil de conseil.  Résultat, la météo arrive loin en tête (43,9 %), devant la gestion des cultures avec la lutte contre les maladies (28,1 %), les mauvaises herbes (27,4 %) et les insectes ravageurs (26,3 %). Viennent ensuite les marchés (18,8 %), la gestion du troupeau (17 %) et la commercialisation (14 %).

Achats en lignes, les semences devant les phytosanitaires

70 % des répondants ont réalisé des achats en ligne sur un an, motivés par l’absence de déplacement (55,4 %) et des prix attractifs (55,2 %). Outre l’absence de contact direct (70,5 %), les freins cités sont le manque de confiance dans le paiement en ligne (35,9 %) et l’absence de carte bancaire professionnelle (30,8 %). Les agriculteurs achètent surtout des pièces détachées (55,8 %) et des petits consommables, comme des vêtements (45,6 %). Parmi les intrants, les achats de semences arrivent en tête (21,3 %), devant les engrais (17,6 %) et les produits phytosanitaires (17 %).

La pression est de plus en plus forte sur les mails professionnels. 53,3 % des agriculteurs s’estiment trop sollicités. Un chiffre en hausse de 13,9 % par rapport à l’année dernière. La proportion d’agriculteurs recevant plus de 50 e-mails augmente. « Le point pivot se situe autour de vingt mails par semaine », indiquent les auteurs.

Les chiffres clés

  • Plus de 95 % des exploitations sont désormais couvertes par le réseau mobile.
  • Deux tiers des sondés captent la 4G sur le siège de leur exploitation (66,9 %). Un chiffre en forte évolution puisqu’il était de 41,7 % en 2019, soit une hausse de 15,9 %. En ce qui concerne les parcelles, ce taux est un peu plus faible et se situe à 55,1 %.
  • L’ordinateur est le principal équipement informatique des agriculteurs (99,2 %). 70 % déclarent détenir également un smartphone.
  • 86 % des agriculteurs interrogés consultent Internet tous les jours, voire plusieurs fois par jour pour les deux tiers (63,9 %). Les connexions sont plus fortes avant la journée de travail sur l’exploitation, de 6h à 9h, et à partir de 18h. Tous supports confondus, 62,4 % se connectent après 20h. Le smartphone est lui utilisé tout au long de la journée, avec des pics entre 9h et 12h (57,5 %) et entre 14h et 18h (48,2 %). Après 20h, un peu moins d’un tiers l’utilise (32,7 %).

L’étude a été conduite du 15 juin au 15 septembre 2020 auprès de 70 000 exploitations réparties sur tout le territoire français. 980 réponses ont été collectées dont 42,5 % sont des producteurs de grandes cultures et polyculteurs, et 40,5 % des éleveurs de bovins.