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Alain Randon, Valfrance, « l’économie, au coeur des stratégies des exploitations »

Le | Cooperatives-negoces

En 2016, Valfrance créait le poste d’agro-économiste. Alain Randon l’occupe depuis 2021. Une fonction plus que jamais d’actualité à l’heure où les aspects sociaux, fiscaux, économiques et juridiques revêtent de plus en plus d’importance dans la gestion d’une exploitation.

Alain Randon, Valfrance, « l’économie, au coeur des stratégies des exploitations »
Alain Randon, Valfrance, « l’économie, au coeur des stratégies des exploitations »

Pas de doute, Alain Randon aime l’économie. Son parcours professionnel l’illustre parfaitement. Après avoir travaillé en chambre d’agriculture, en centre gestion et dans un pôle conseil, il rejoint Valfrance en 2021. « J’ai toujours été au contact des agriculteurs pour les conseiller sur les volets sociaux, fiscaux ou juridiques. L’économie, la technique, l’organisationnel font partie de ma vie. Alors quand l’occasion s’est présentée de rejoindre Valfrance en tant qu’agro-économiste, je n’ai pas hésité. Si un exploitant cherche avant tout à être performant techniquement, il oublie souvent, par méconnaissance ou faute de temps, les aspects sociaux, fiscaux et juridiques. Pourtant, ces derniers sont capitaux pour asseoir la rentabilité d’une exploitation. Et ce, quelle que soit sa taille ou ses productions. »

Répondre aux attentes du monde agricole

« Jusque dans les années 1990, la logique agricole était au final assez simple, résume-t-il. Plus on mettait d’intrants, plus on augmentait les rendements et avec eux, la productivité. Mais ensuite, alors que les aides Pac se déconnectent du rendement, certains agriculteurs compensent par un agrandissement de leur ferme ou en regardant de plus près les dossiers juridiques et fiscaux. » Depuis 10 ans, les aides Pac diminuent, les charges augmentent et les contraintes de production se durcissent. « Les agriculteurs doivent trouver de nouveaux leviers de rentabilité, insiste-t-il. En 2016, alors que le monde agricole connaît une crise céréalière importante, la question se pose sur l’évolution du système céréalier dans sa globalité. Valfrance décide alors de créer le poste d’agro-économiste pour intégrer une dimension économique et financière à la gestion de l’exploitation. Depuis, cette fonction n’a cessé de monter en puissance. »

Optimisation fiscale, photovoltaïque, rachat de capital… des sujets très variés

« Ce qui m’intéresse dans ce poste ? C’est de travailler avec les différentes équipes de la coopérative, de rencontrer des agriculteurs au profil très varié et de répondre à leurs attentes, elles aussi disparates. Le tout, en traitant les dossiers via plusieurs prismes : économique bien sûr mais également technique, environnemental, réglementaire, juridique et fiscal. » Cet accompagnement est une prestation individuelle, intégrée dans la politique commerciale de Valfrance. Les sujets traités sont directement liés aux préoccupations du moment de chaque exploitation. « Après deux années où le prix des céréales a beaucoup augmenté, nous évoquons très souvent l’optimisation fiscale, poursuit Alain Randon. Parmi les thèmes « à la mode », il y a également l’étude de rentabilité d’installer des panneaux photovoltaïques, le rachat de capital à un parent, la transmission de l’entreprise, l’intérêt d’investir dans du stockage à la ferme… ou encore, la création de holdind - un formidable outil pour investir ! »

La structure « Valfrance formation » est en place

Au total, Alain Randon suit une cinquantaine d’exploitants par an. « Les demandes sont de plus en plus nombreuses, confie-t-il. Pour rester au fait des dossiers, je travaille avec un cabinet d’avocat spécialisé en droit rural et en fiscalité agricole. Je me forme régulièrement et conseille aux agriculteurs de le faire également. » D’ailleurs, Valfrance vient de lancer « Valfrance formation », une structure dont le but est de proposer des formations diverses aux adhérents. Première thématique retenue : le photovoltaïque. « Nous avions 15 places et avons reçu plus de 40 demandes, précise Alain Randon. Plusieurs journées vont donc être calées. » Parmi les autres thèmes à venir : l’assurance récolte, le stockage à la ferme…