Soufflet, confiant à condition d’y voir plus clair !
Le | Cooperatives-negoces
C’est entouré de l’ensemble de son directoire que le président Jean-Michel Soufflet a dressé le bilan de l’exercice écoulé pour le groupe éponyme, vendredi 10 avril à Paris, tout en se projetant dans les années à venir. Un exercice parfois difficile tant le manque de visibilité sur certains dossiers réglementaires complique les projections. En première ligne : la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, ritournelle pour laquelle le groupe n’a pas encore tranché à 100 %. « Aujourd’hui, je m’orienterai plutôt vers la vente, mais je peux encore changer d’avis. La vraie question, c’est comment assurer la montée en gamme, sans conseiller, déplore le dirigeant. Nous devrions y voir plus clair quand nous aurons les textes en mains ».
Semences : la Roumanie pour 2020, la France… pour plus tard !
« Nous mettons un coup d’accélérateur à l’international, mais nous sommes dans une position d’attentisme en France », résume le président du directoire concernant la partie agriculture de leurs métiers. Le groupe devrait mettre en fonctionnement entre septembre et octobre 2020 sa nouvelle station de semences implantée à Braila, dans l’Est de la Roumanie. L’unité sera destinée à la production de semences de maïs, de tournesol et de colza pour le marché européen, au travers de sa marque Soufflet Seeds. Elle aura une capacité annuelle de production de 15 000 à 20 000 tonnes. En France, le projet commun avec Actura avance moins vite. « Le projet est intelligent, mais il est toujours plus difficile de trouver un accord à deux que lorsqu’on est seul. Nous avons un savoir-faire en semences qu’il faut qu’Actura accepte de payer », estime Jean-Michel Soufflet. La mise en route de l’usine est prévue pour 2022. Sa capacité de production devrait avoisiner les 50 000 tonnes. L’objectif pour Soufflet est d’acheter cette année en Touraine le terrain pour l’implantation de cette nouvelle usine.
Investissements à Rouen
La campagne 2020/2021 devrait aussi être celle d’un investissement important à Rouen, pour adapter le quai de chargement. « Des travaux sont prévus pour creuser le lit de la Seine. Nous allons en profiter pour construire un nouveau portique, comme celui de La Pallice et mener des travaux pour augmenter la vitesse de chargement. Nous serons donc en mesure d’accueillir des navires de 45 000 tonnes », se félicite Jean-Michel Soufflet. Ces travaux nécessiteront toutefois un arrêt de trois à quatre mois de l’activité du site.
Montée en gamme des filières
« Le groupe s’est beaucoup développé sur une stratégie de volume. Nous continuons, mais il faut aussi travailler avec plus de finesse, monter en gamme et créer de la valeur », souligne Jean-Michel Soufflet. C’est dans cette optique que Soufflet développe des filières tracées, le bio, et des productions de diversification comme les lentilles. Les filières tracées représentaient 5,6 % de la collecte en 2018, 8 % en 2019, et devraient atteindre 8,5 % en 2020. Le groupe compte faire passer sa collecte de céréales bio de 18 500 t en 2019 à 23 000 tonnes d’ici à 2023.
Soufflet en chiffres sur 2018/2019
- Chiffre d’affaires groupe : 4,866 Mds€, dont 61 % réalisés à l’étranger (export depuis la France et activités des filiales implantées hors de France)
- Collecte : environ 4 Mt en France et 1,6 Mt en Europe centrale et de l’Est