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Armbruster joue la carte de la confusion sexuelle

Le | Cooperatives-negoces

Mobilisé pour accélérer le développement du biocontrôle, le groupe Armbruster a accompagné, en 2020, 1 200 ha du vignoble alsacien à se préserver des tordeuses de la grappe grâce à la confusion sexuelle. Malgré la crise sanitaire, cette lutte collective a impliqué 450 viticulteurs.

Armbruster joue la carte de la confusion sexuelle
Armbruster joue la carte de la confusion sexuelle

Près de 1 200 ha du vignoble alsacien suivis par le groupe ARMBRUSTER, soit un dixième des surfaces de la région, ont bénéficié en 2020 d’une solution de biocontrôle, la méthode Rak de BASF, pour lutter contre les papillons ravageurs Eudémis et Cochylis, les tordeuses de la grappe. Une surface qui a doublé par rapport à l’an passé. 100 % du vignoble des syndicats de Beblenheim, Ribeauvillé, Riquewihr et Zellenberg sont engagés. « Ces syndicats agricoles nous ont contacté il y a 3 ans, pour voir si nous pouvions les aider à se passer d’insecticides grâce à la confusion sexuelle, rappelle Aymé Dumas, d’Armbruster Vignes, qui a piloté ce projet. Nous sommes très contents d’avoir abouti ! »

Un logiciel spécialement développé

Cette lutte mettant en œuvre la confusion sexuelle s’est faite collectivement et a mobilisé, malgré la crise du Covid-19, 450 viticulteurs dont la moyenne des exploitations est de 3,4 ha. « La surface minimum pour que le dispositif de confusion fonctionne est de 5 hectares, il était donc essentiel que tout le monde soit mobilisé », précise Jean-Marc Petat, directeur agriculture durable chez BASF. Un logiciel a été spécialement développé par le groupe Armbruster pour cartographier l’ensemble des parcelles et les éléments du paysage à prendre en compte dans le plan de pose des diffuseurs Rak. 500 capsules doivent être posées par hectare pour assurer la réussite de cette confusion.

Un programme de suivi des auxiliaires de la vigne

Le groupe Armbruster s’est également engagé dans un programme de suivi des auxiliaires de la vigne, en partenariat avec BASF France division Agro et Flor’Insectes. Prévue pour une durée de deux ans sur 16 parcelles, la moitié confusée et l’autre non, l’étude a pour objectif d’évaluer leur diversité, leur abondance et leur intérêt pour la régulation naturelle des ravageurs de la vigne. Et ce, en prenant en compte l’effet de différents facteurs, notamment ceux de la mise en place de la confusion sexuelle et de la présence d’éléments paysagers favorables. « L’arrêt des insecticides ouvre le champ des possibles, cela permet d’installer des jachères mellifères, de reboiser, de recréer de la biodiversité », conclut Aymé Dumas.

En 2020, 117 000 hectares sont confusés sexuellement en France, contre 100 000 hectares en 2018.