Référence agro

Au Sial, la coopération s’engage

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Lors du Salon international de l'alimentation (Sial) qui s'est tenu du 16 au 20 octobre à Villepinte, la coopération agricole a mis l'accent sur l'engagement de ses entreprises dans les filières de qualité. A cette occasion, Coop de France a édité de nouvelles versions, en français et en anglais, de ses guides « Consommer coopératif », dont un numéro dédié à l'agriculture biologique. L'organisation a profité du salon pour organiser une série de conférences. Agnès Duwer, directrice générale de la Scara, a apporté son témoignage sur la stratégie portée par sa coopérative en matière d'écoute clients dans la filière céréalière.

Différenciation, qualité et confiance

Si elle est située sur de bonnes terres, la Scara est isolée des grands axes logistiques. La coopérative a donc misé depuis près de 20 ans sur la différenciation, la traçabilité et le management de la qualité, aussi bien à l'échelle des adhérents que de la coopérative. « Notre stratégie part de l'aval et de l'attente client pour aller vers l'amont », résume Agnès Duwer. Cet engagement de longue date paie avec une récolte comme celle de 2016. Avec seulement 150 000 tonnes collectées contre 260 000 habituellement et de nombreux petits grains, le challenge s'annonçait compliqué pour satisfaire les exigences de la filière. « Dès le mois d'août, nous avons cherché des compromis avec nos clients au cas par cas, c'était vraiment de l'épicerie », témoigne la directrice générale. Après de nombreuses analyses, des blés initialement déclassés ont pu être valorisés en meunerie. Agnès Duwer sait que ces investissements pèseront sur la trésorerie de la coopérative, mais elle se satisfait de la confiance mutuelle établie. « Pour que nos adhérents s'engagent, ils ont besoin de l'engagement de nos clients et inversement. Quelle que soit la conjoncture, on ne peut pas être opportuniste et raisonner à court terme » conclut-elle.


Logistique de stockage et adaptabilité pour Agora

A l'inverse de la Scara, la coopérative Agora bénéficie de nombreux embranchements multi-modaux : proximité des grands ports, connexions fluviales et ferrées,etc. « Nous avons créé une logistique de stockage en fonction de nos débouchés », explique Jean-Xavier Mullie, directeur d'Agora. La coopérative est habituellement en mesure de fournir tous les jours 1500 à 2000 tonnes de produits à ses clients amidonniers et de dédier 70 à 80 % de sa collecte à l'export. Cette année, le marché s'est inversé, avec à peine assez de production pour satisfaire le marché intérieur. La coopérative a dû arrêter la navette fluviale à destination du Port de Rouen, mise en place il y a deux ans avec d'autres organismes stockeurs. Pour autant, elle a su rebondir et ré-acheminer rapidement sa production vers d'autres marchés comme les Pays-Bas et la Belgique, intéressés par les blés fourragers à destination de leurs élevages.