Au Sommet de l'élevage, les filières agricoles soucieuses de rassurer le consommateur
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Bien-être animal, usage de produits phytosanitaires… Face à des accusations de plus en plus fréquentes, le monde agricole, réuni au Sommet de l’élevage, est conscient de ses propres difficultés pour faire entendre sa voix auprès de l’opinion publique. Face à cette situation pesante, les exposants ont choisi de mettre en lumière les alternatives développées et leur volonté de transparence pour rassurer le consommateur.
La question centrale de la consommation de viande
Parmi les actions déployées dans ce sens, le « Pacte pour un engagement sociétal » a fait l’objet d’un colloque. L’objectif de cette démarche, initiée par Interbev en 2017 : apporter une réponse aux consommateurs de viande, de plus en plus nombreux à s’interroger sur les questions liées au bien-être animal. La démarche, encadrée par la norme ISO 26000 Responsabilité sociétale, vise le développement et le renforcement d’initiatives durables. « Nous devons mieux montrer que la viande est issue d’un processus respectant les attentes des consommateurs, afin que celle-ci soit bonne à manger mais également bonne à penser », détaille Denis Lerouge, directeur de la communication produit d’Interbev. « Si personne ne fait son mea culpa et que l’on n’écoute pas les consommateurs, il ne faudra pas se plaindre que la consommation baisse », prévient quant à lui Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine (FNB).
Des préoccupations également présentes dans les allées du Sommet, et tout particulièrement chez le groupe coopératif Altitude, spécialisé dans les viandes de qualité. Celui-ci a ainsi lancé, lors du Sommet, un manuel à destination des consommateurs. Le but : regrouper des arguments en faveur de la consommation de viande et jouer la carte de la transparence. « Il faut parler de manière positive et rassurer les gens », insiste ainsi Jean-Luc Doneys, directeur de la division agriculture du groupe.
Accompagner les demandes citoyennes
Les autres filières sont également concernées par ces enjeux de communication et de dialogue. « La pression médiatique et sociétale est très pesante, admet François Clément, directeur communication adhérents pour la coopérative Limagrain. Mais les jeunes ont une réelle volonté de raconter ce qu’ils font, ils en ont ras-le-bol qu’on prenne la parole pour eux. » Si les réseaux sociaux sont un vecteur indéniable de communication, d’autres structures songent à nouer le contact au plus tôt. Pierre Desgoutte, président de la coopérative VAL’LIMAGNE, réfléchit ainsi au bénéfice que pourrait apporter des partenariats entre le monde agricole et des directeurs d’école primaire, pour échanger, dès le plus jeune âge, sur ces questions.
« Il ne faut pas avoir peur des demandes des citoyens, mais les accompagner », estime de son côté Gérard Thoné, responsable commercial chez le négoce Cholat. La structure développe ainsi des alternatives, notamment en matière de démédicalisation des animaux (extraits végétaux, levures vivantes, etc.) ou de matières premières, avec le sainfoin. « Les éleveurs savent qu’il faut évoluer. Ce serait une aberration d’être à contre-sens de l’attente citoyenne », conclut le responsable.