Aux JO d’Agrosud, Bernard Perret rappelle les fournisseurs phytos à l’ordre

« Cette année, nous avons eu le sentiment que les directions financières des firmes avaient pris les manettes du commerce des produits phytosanitaires. » Les Journées d’octobre du réseau Agrosud, qui se sont déroulées le 20 octobre à La Grande-Motte, sont toujours l’occasion pour son président Bernard Perret de « passer un message aux fournisseurs ». Après une année difficile sur les plans économique, géopolitique et climatique, le Pdg du négoce éponyme a fait le point sur les relations commerciales et donné quelques avertissements pour l’avenir.

Des inflations « erratiques » chez les fournisseurs phytos

« Les fournisseurs qui ont tenu leurs engagements ont gagné des parts de marché dans le réseau, déclare Bernard Perret. Ceux qui ont appliqué des inflations erratiques avec des produits manquants en ont perdu. » En ligne de mire, des inflations « de 25 %, parfois au-delà alors que l’inflation annoncée était de 5,6 % sur douze mois à la fin août : les fournisseurs phytosanitaires sont largement au-dessus » conclut le président avant de préciser que « les deux fournisseurs de phyto allemands ont répercuté les plus grosses inflations… ». Grâce à ses deux sites de stockage Seveso seuil haut, EDN et Distagri, le réseau a pu anticiper ses achats pour éviter les ruptures, profiter des tarifs morte-saison et respecter les seuils de stockage des agences, dépôts et sièges sociaux.

Le risque des produits génériques

« Fournisseurs, ne soyez pas des releveurs de compteurs, avertit Bernard Perret. Nous comptons sur vous pour construire en morte-saison et nous accompagner en cours de saison avec des engagements fermes. » Le président alerte sur le risque de perte de valeur sur le marché des phytosanitaires, du fait de l’inflation et d’une modification des pratiques des viticulteurs : produits low-cost, concurrence internet, changement de marques, réductions des quantités achetées,..« Il ne faut surtout pas conduire nos marchés vers les génériques ! », prévient-il avant de conclure : « Nous avons tous besoin de transparence, de rapidité et de fiabilité de l’information : nous sommes une filière. Faites-nous sentir que vous avez envie de faire du commerce avec nous ! »