Axéréal (45) redessine sa stratégie régionale

« Pour répondre aux enjeux d’un monde agricole en pleine évolution, la politique d’Axéréal se veut plus qualitative, résume Paul-Yves L’Anthoën, le directeur général à l’occasion de Terre de Challenges, organisée le 30 mai à Arrou (28). Cela passe par une écoute renforcée des attentes de nos adhérents et de nos clients industriels. Dans cinq ans, nous souhaitons amener 80 % de nos productions en filières, contre 20 % aujourd’hui. Bien sûr, pas question de ne faire que des marchés de niche. Mais notre objectif premier est de créer de la valeur chez les agriculteurs en identifiant les leviers de performance ». Cet esprit filière s’est décliné durant deux jours, avec 22 ateliers, réunissant au total 2 000 visiteurs : agriculteurs, salariés et partenaires.

6 régions au lieu de 17

Ces ambitions se traduisent sur le terrain par une politique volontairement plus régionale : spécialisation des hommes, optimisation des outils, révision de la politique tarifaire des céréales, réorientation progressive des productions… Le groupe se donne quatre ans pour mener à bien ces différents objectifs. « Axéréal passe ainsi de 17 à 6 régions. Des zones plus structurées, plus cohérentes, plus fonctionnelles, précise le président Jean-François Loiseau. La livraison directe sur les sites industriels sera soutenue financièrement : c’est une façon de fluidifier la collecte et d’optimiser les coûts logistiques ». La quête de la performance passera aussi, comme évoqué la semaine passée, par une mise en sommeil de 150 silos. Séduire de nouveaux adhérents, conquérir des parts de marché, développer de nouveaux services… font également partie des challenges qu’Axéréal souhaite relever. « Nos adhérents doivent accepter que la coopérative ne soit pas un modèle immuable », conclut Paul-Yves L’Anthoën.

Des pistes de réflexion

Et pour les accompagner, le groupe a choisi de leur donner des pistes de réflexion. Pour l’occasion, les traditionnelles journées agronomiques ont été dépoussiérées. « Terre de Challenges se veut un rendez-vous plus interactif, pour favoriser l’échange », explique Catherine Deschamps, directrice agronomie et innovations. C’est elle qui a piloté la mise en place de cette plateforme, articulée autour de six thématiques : du client à la semence, gérer les risques, le sol et la plante, la protection durable des cultures, l’agriculture de demain, et la préservation de l’environnement et de la santé. Une formule qui a séduit « mais qui n’a pas forcément vocation à être reproduite l’an prochain, confie-t-elle. Sur ce genre de manifestation aussi nous nous devons d’innover en permanence ».