Référence agro

Axéréal élevage repense son modèle

Le | Cooperatives-negoces

« Le marché de l’alimentation animale est tellement spécialisé, par espèce, avec une forte concentration de l’aval, que l’approche régionale ne nous paraît plus être la bonne logique. Nous nous organisons désormais par marché », explique Jean-Michel Boussit, directeur d’Axéréal Élevage à l’occasion du Sommet de l’élevage, à Cournon du 2 au 4 octobre.

Poursuivant la stratégie décidée en 2015, la filière élevage du groupe continue son adaptation pour faire face à la mutation des productions animales. « Si nous voulons être leader, nous devons nous remettre en cause : il ne s’agit pas d’optimiser mais de repenser le modèle. » La perte de rentabilité sur la partie aliments pousse le groupe à développer des services comme Boviscope (outil de monitoring pour les vaches laitières avec alertes sanitaires) ou des produits grand public comme Ma p’tite ferme pour les volailles et lapins.

Fermeture d’usine et arrêt de l’insémination artificielle

« Nous devons aussi mieux valoriser la production de nos adhérents en travaillant sur les coûts de revient, en améliorant notre efficience », continue-t-il. L’usine de Saint-Denis-de-l’Hôtel (45) devrait fermer ses portes en 2020 et l’organisation commerciale du groupe, passer de quatre à trois zones pour les ruminants. Axéréal Élevage arrête aussi l’insémination artificielle des volailles. Sur quatre ans, une vingtaine de départs de salariés sont envisagés pour la branche aliments. L’efficience passe aussi par l’installation d’analyses en chaîne, par technologie NIR (Near Infra Red), dans les usines de production d’aliments pour les porcs et les volailles, pour réguler la qualité « pratiquement en temps réel. Quand vous devez fournir un aliment à 18 points de protéines et que vous sortez un produit à 20, ces 2 points de protéines supplémentaires ne sont pas valorisés ». Pour les ruminants, la stratégie consiste à ne plus se concentrer sur 20 % de la ration, en intégrant la ration de base. « Pâture, semences, fertilisation… nous voulons agir sur 100 % de la ration ! »