Beuzelin (27) offre 45 000 t de stockage portuaire en plus à Rouen

Le négociant normand Beuzelin, troisième collecteur français privé de céréales, disposera de son propre silo portuaire à Rouen d'ici deux ans. Précisions sur les tenants et aboutissants de ce projet et les enjeux pour le Port de Rouen.

Suite à la signature d'une convention de terminal avec le Grand Port maritime de Rouen fin 2014, le négociant Beuzelin informe pouvoir construire une unité multimodale de stockage et de manutention, avec un silo bord à quai d'une capacité de stockage de 45 000 t, sur la rive gauche de la Seine. Cette unité de stockage, qui représente un investissement de 24 M€, devrait entrer en activité au cours de la campagne 2016-2017. Le permis de construire a d'ores et déjà été obtenu et l'enquête publique est terminée.

Avec 30 ans d'existence, le groupe Beuzelin est devenu le troisième organisme stockeur privé français, collectant chaque année près de 600 000 tonnes de céréales et d'oléo-protéagineux. La société s'est dotée ces dernières années de trois importantes plate-formes logistiques en Normandie, proches du Port de Rouen. Beuzelin informe par ailleurs s'appuyer sur les capacités logistiques portuaires de spécialistes comme Sénalia pour gérer à quai l'expédition de ses tonnages collectés. « Nous avons toutefois décidé d'investir dans nos propres capacités de stockage portuaire, notamment pour travailler des qualités spécifiques de céréales, oléagineux et protéagineux et charger des navires petits gabarits », communique la société Beuzelin, estimant que « ce projet se veut complémentaire de l'offre portuaire rouennaise grand export existante ».

Augmenter l'hinterland céréalier

Les responsables du Port de Rouen se réjouissent de leur côté de ce projet de nouvelles installations . « Cette opération confirme l'attractivité du Port de Rouen et la présence plus forte de Beuzelin permet d'augmenter notre hinterland céréalier », commente Olivier Ferrand, directeur stratégie et développement chez Haropa. Le GIE des ports du Havre, Rouen et Paris confirme d'ailleurs sa forte volonté d'améliorer la compétitivité de Rouen sur les céréales pour être « le meilleur port de sortie des céréales françaises ».

Le projet collaboratif « Real grain » d'Haropa va dans ce sens, avec la recherche d'une optimisation logistique, par le fer et la voie d'eau, dans le but d'aller chercher plus loin les céréales à expédier depuis Rouen, quitte à prendre des parts de marché sur d'autres ports, tels que Dunkerque ou La Rochelle. « L'enjeu pour Rouen est autant sur les volumes que sur la qualité. Plus l'hinterland est large, plus il est possible de lisser la qualité moyenne des céréales expédiées », explique Olivier Ferrand. D'ici 2019, Haropa envisage ainsi d'augmenter d'un million de tonnes par an les volumes de céréales exportés depuis Rouen, c'est à dire de passer d'une moyenne de 6,5 Mt ces dix dernières années à 7,5 Mt à l'avenir.