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Biocontrôle : chez NatUp, des ventes en hausse mais une recherche qui stagne

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Si les ventes de produits de biocontrôle, notamment ceux appliqués aux grandes cultures, sont à la hausse depuis plusieurs années, les distributeurs espèrent désormais une accélération de la recherche et de la mise sur le marché de solutions inédites afin de prolonger la dynamique. Avec un impératif : que celles-ci répondent aux aspirations technico-économiques des agriculteurs. Illustration avec le témoignage de Didier Renard, expert du service agronomie de la coopérative NatUp.

Didier Renard, expert du service agronomie pour la coopérative NatUp. - © D.R.
Didier Renard, expert du service agronomie pour la coopérative NatUp. - © D.R.

Dans les parcelles de la coopérative normande NatUp, le déploiement des produits de biocontrôle est devenue une réalité notable, avec « une progression moyenne annuelle de 20 % sur les trois derniers exercices » selon Didier Renard, expert du service agronomie. Si ces biosolutions peuvent désormais traiter la plupart des maladies concernant les grandes cultures, certains angles morts demeurent : « Il existe peu de solutions pour l’orge, d’hiver comme de printemps : le soufre, utilisé par exemple en blé, se révèle moins efficace sur lui », constate Didier Renard, tout comme « l’absence de solution pour le désherbage, qui est le premier poste de vente ».

Pour expliquer la lenteur du processus, l’agronome de NatUp évoque « des délais d’étude extrêmement longs de la part de l’Anses », autorité chargée de délivrer les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits de biocontrôle. Il souligne, en outre, que les Certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP) ne bénéficieraient pas suffisamment au biocontrôle. « Il n’y pas assez de fiches action en grandes cultures, et chaque fiche action ne rapporte pas assez de certificats, estime-t-il. Il juge, par ailleurs, que « le raisonnement de l’agriculteur est aujourd’hui davantage d’ordre financier et lié à la performance agronomique des produits. »

Des financements « pas assez fléchés sur les OS »

Autre obstacle à surmonter : le manque d’accompagnement des services publics. « Beaucoup de financements ne concernent pas les organismes stockeurs (OS) mais davantage les instituts techniques, comme le Plan national de recherche et d’innovation (PNRI) de la betterave. Il est vrai que nos métiers sont plus axés sur le développement que la recherche mais force est de constater que ces financements sont trop fléchés, et pas assez sur les OS. Qui mieux que les coopératives pour permettre le déploiement des solutions de biocontrôle ? Nous sommes tous les jours au contact de la réalité du terrain, et nous avons parfois l’impression d’être oubliés…  », estime Didier Renard.

Enfin, il y a, encore et toujours, la concurrence de la chimie : «  le principal frein  », concède l’agronome. Celle-ci, « très accessible et génériquée », continue de s’octroyer la part principal du gâteau. Pour combien de temps ? « Nous voyons le changement d’indicateur (le HRI 1, remplaçant le Nodu, N.D.L.R.) comme une bonne nouvelle car il pondèrera la dangerosité des produits utilisés et mettra ainsi en valeur les solutions de biocontrôle  ».

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