Biostimulants : le négoce Bernard développe son offre de semences de maïs mycorhizées
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La mycorhization concerne la grande majorité des espèces végétales. Association symbiotique entre des champignons du sol et les racines des plantes, elle facilite la nutrition pour ces dernières. Un phénomène qui peut être favorisé : une piste empruntée par le négoce Bernard (01), à l’initiative notamment de Christophe Bessard, responsable technique. « Les souches disponibles sont de plus en plus nombreuses, explique-t-il. Nous travaillons sur l’une d’entre elles, le Glomus Iranicum, depuis 2013. »
Des résultats prometteurs
En cinq ans et 33 essais menés sur maïs, la réponse économique est au rendez-vous huit fois sur dix en maïs irrigué et neuf fois sur dix en cultures pluviales. « En clair, le coût du maïs mycorhizé, 40 € par hectare, est rentabilisé, témoigne Mathieu Fournier, agriculteur qui a opté pour cette formule sur 70 hectares cette année. Nous utilisons ce biostimulant pour nos parcelles fatiguées par plusieurs années de monocultures de maïs, où nous diversifions la rotation et réduisons le labour. »
Caractériser l’effet des différents types de travail du sol
Le négoce continue de tester cette pratique. Largement expérimentée en techniques culturales simplifiées, labour ou strip-till, elle fait également l’objet d’essais en semis direct. Car la mycorhization n’est pas « une solution miracle », mais un ingrédient à intégrer dans une approche systémique de l’agronomie : « Les couverts végétaux, la réduction du travail du sol sont des leviers non seulement complémentaires, mais nécessaires pour aider la mycorhization. » Avec un avantage indirect : dans le sol, Glomus Iranicum est le concurrent de champignons pathogènes, dont il limite l’abondance.
Viser « 20 à 25 variétés » de maïs pour 2019
Le groupe Bernard peaufine également son offre variétale. Initialement formulée en micro-granulés, l’offre Bernard est désormais disponible en traitements de semence pour le maïs depuis deux ans. Quatre variétés ont été pré-commercialisées sous cette forme au printemps 2018. Environ 150 agriculteurs l’ont déjà choisie. « Notre objectif : proposer deux ou trois variétés enrobées, pour chaque créneau de précocité, soit 20 à 25 variétés en tout, dès l’an prochain », détaille Christophe Bessard.
Les semenciers doivent également s’approprier le concept. RAGT vient de rejoindre Pioneer, Caussades semences et Energy Seeds sur ce créneau. « C’est le début d’un mouvement prometteur », conclut Vincent Fuerté, responsable du développement de la société Symborg, spécialisée en biotechnologies et produisant les biostimulants à base de Glomus Iranicum.