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Blé, les surfaces en CRC augmentent de 28 % sur un an

Le | Cooperatives-negoces

A quelques mois de souffler sa vingtième bougie, au mois de juin 2020, le Groupe d’intérêt économique Culture raisonnée contrôlée (GIE CRC) organisait, le 4 décembre à Paris, son Assemblée générale pour 2019. La filière a accueilli dans ses rangs, au cours de l’année, 17 nouveaux adhérents, dont le site de Reims des Grands Moulins de Paris, l’entreprise Bimbo travaillant pour McDonald’s, ou le distributeur Auchan et ses 637 points de vente. Ce dernier affiche l’ambition d’atteindre, à terme, 12 000 tonnes de farines CRC, contre 500 tonnes actuellement.

De fortes progressions pour les surfaces et les tonnages de blé

Plus précisément, le GIE CRC compte en cette fin d’année 122 membres, dont 52 meuniers, 35 coopératives et négoces, 27 industriels et huit distributeurs. Soit 3024 producteurs engagés dans la démarche. Les surfaces augmentent de 28 % par rapport à 2018, pour atteindre 84 000 hectares. Les tonnages, quant à eux, bondissent de 45 % sur la même période, se fixant à 576 247 tonnes. Incluse depuis cette année, la culture de sarrasin a connu une première saison compliquée. « La récolte a été calamiteuse », résume Marc Bonnet, le directeur du GIE. 551 tonnes ont été récoltées sur 630 hectares. Deux organismes stockeurs sur quatre ont quitté l’aventure par manque de stocks.

La filière a présenté une « V2 » du cahier des charges pour la reconnaissance de la farine de blé, qui entrera en vigueur dès le 1er janvier 2020. Parmi les modifications : le document concerne désormais également le blé dur, et le taux de correction permis est descendu de 5 à 3 %.

PSE et sans résidus de pesticides

En parallèle de la présentation de ses résultats annuels, le GIE CRC a rappelé les axes d’action de sa stratégie quinquennale, lancée en 2018 : Cap 2023. « Notre objectif est d’être la référence des filières françaises d’excellence, au-delà du blé, du seigle et du sarrasin », rappelle Marc Bonnet. Des récoltes de colza et d’épeautre auront lieu dès 2020. Interrogé sur de possibles ponts avec le bio, le président du GIE, Étienne Henriot, clarifie : « La filière AB est déjà très organisée, nous ne voulons pas forcer la porte. Parmi les valeurs du CRC, il y a le 100 % français. Nous pourrions regarder comment accompagner cette filière pour faire davantage de bio français », esquisse-t-il.

La filière préfère insister sur l’objectif « sans résidus de pesticides », qu’elle s’est fixé dès la récolte 2021. Des réunions d’informations et des sessions d’accompagnement des organismes stockeurs auront lieu début 2020. La filière souhaite également mieux démontrer son impact positif et potentiellement valoriser, à terme, ces actions en tant que paiements pour services environnementaux.

Traçabilité et équitabilité

En ce qui concerne la traçabilité, un projet de QR Code est actuellement développé par Agro EDI Europe, pour montrer la vie du produit depuis le silo. En pilote actuellement, ce projet devrait faire l’objet d’une démonstration lors du prochain Salon de l’Agriculture.

Dernière corde à l’arc du GIE CRC : « Nous montons actuellement un groupe de travail sur l’équitabilité, avec comme ambition de lancer un produit sous cette signature à terme », a ainsi lancé, à destination des adhérents, Nora Ait Abdellah, juriste de la filière. Lauréat de l’appel à projet Green GO de l’Ademe en septembre 2019, le GIE CRC travaille enfin à l’éco-conception d’une baguette, attendue pour 2021.