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Blé tendre et colza attendus en hausse, mais de combien ?

Le | Cooperatives-negoces

Tout le monde le constate : cet automne, le blé tendre et le colza occupent beaucoup de place dans la plaine. Est-ce une réalité ou juste une impression ? Référence agro a posé la question à plusieurs coopératives et négoces.

Blé tendre et colza attendus en hausse, mais de combien ?
Blé tendre et colza attendus en hausse, mais de combien ?

Le climat de ces dernières semaines a été favorable aux semis des céréales. La levée et la croissance de ces cultures est désormais bien engagée. Si les colzas ont parfois eu un démarrage difficile, dans le sec, la plupart des parcelles présente une végétation importante. Mais qu’en est-il des surfaces réellement emblavées ? Aux dires des coopératives et négoces interrogés, la sole dédiée au blé tendre et au colza devrait effectivement augmenter, dans différentes proportions selon les régions. En revanche, tous sont unanimes pour prédire une nette hausse du tournesol au printemps, au détriment du maïs grain : incertitude sur l’irrigation, tension sur l’appro en semences, hausse des coûts de production, de l’énergie… autant de facteurs défavorables au maïs.

30 % de hausse pour le colza en Vendée

Pour Christophe Vinet, directeur des productions végétales chez Cavac, en Vendée, « les surfaces allouées aux céréales à paille devraient effectivement augmenter, de 5 à 10 %, peut-être plus. Difficile d’annoncer un chiffre précis car la part des semences de ferme est non négligeable et sur ce point, nous n’avons pas de retour, constate-t-il. Il est vrai que les conditions de semis ont été très bonnes et ont pu, localement, inciter les agriculteurs à implanter davantage de céréales. En colza, pour le périmètre Cavac, la hausse serait plus importante : de près de 30 % par rapport à une année normale et de + 10 % par rapport à l’an passé. Pour le printemps, l’assolement devrait davantage évoluer dans les zones céréalières que dans les zones de polyculture-élevage : les éleveurs ayant besoin de maïs pour reconstituer leurs stocks de fourrage. »

Dans les Deux-Sèvres, forte progression attendue pour le tournesol

Chez Lamybienaimé, dans les Deux-Sèvres, Luc Bienaimé, le président du négoce, estime à « 8 % la hausse du colza et à 1 % celle du blé tendre. En orge d’hiver, les surfaces devraient être stables, confie-t-il. En revanche, les prévisions pour le printemps tablent sur une forte évolution du tournesol (+15 %) et des protéagineux (+ 5 %), au détriment du maïs (- 15 %). »

Moins de colza que prévu en Charente-Maritime

« Alors que les prévisions tablaient sur une hausse de 20 % des surfaces de colza, finalement, cette culture devrait reculer de près de 2 %, pronostique Christian Cordonnier, le directeur général de Terre Atlantique. En cause, des conditions très sèches au moment des semis qui ont retardé, voire annulé certains chantiers. Certains manques à la levée sont également à constater mais dans l’ensemble, les colzas en place ont plutôt bien compensé un démarrage difficile. Alors qu’en blé, la progression de la sole devrait se situer autour de 2 %, en orge d’hiver en revanche, elle sera plus significative, de l’ordre de 15 %. »

Stabilité dans l’Oise

Plus au Nord, dans l’Oise, chez Agora, Thomas Taldir, responsable de la collecte, se veut plus prudent. « Dans notre région, la sole d’automne ne devrait pas tant évoluer que cela, même s’il est encore un peu tôt pour y voir clair, concède-t-il. L’an passé déjà, les surfaces de blé avaient augmenté pour compenser le recul de la betterave. La progression ne devrait pas être aussi importante cette année. En colza, nous tablons également sur une certaine stabilité. Le maïs devrait en revanche reculer un peu, au profit du tournesol et des protéagineux. Une chose est sûre : au 17 novembre, les cultures sont belles. Attention toutefois à bien gérer le désherbage. »