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Blés hybrides : Saaten-Union multiplie ses investissements

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Forte de l’homologation européenne, en 2011, du sintofen, matière active de l’agent chimique d’hybridation Croisor, Saaten-Union a décidé d’investir fortement dans les blés hybrides pour les dix à quinze ans à venir. Leader sur le marché, cette société allemande implantée en France il y a quinze ans, et qui a racheté dans les années 2000 et 2002 les activités blé hybride des sociétés Hybritech et Hybrinova, vise une progression annuelle du nombre d’hectares semés avec ces blés de 10 à 15 % dans les cinq prochaines années, 170 000 ha ayant été emblavés en 2011. « Les semences de demain seront des concentrés de technologie, il n’existe pas d’autre moyen pour produire plus avec moins », a précisé Guillaume de Castelbajac, directeur général France, le 7 juin, lors de la journée organisée par la société sur le thème « Quel blé en 2025 ? ». 150 de ses partenaires français et européens étaient, pour l’occasion, réunis sur la station d’Estrées-Saint-Denis (60). G.G.

Photo : Guillaume de Castelbajac, directeur général de Saaten-Union France : « Nous ne sommes qu’au tout début du blé hybride et son avenir est très prometteur. »

Pour Saaten-Union, l’avenir du blé hybride ne fait aucun doute, et est d’ailleurs confirmé par l’intérêt porté actuellement par de nombreux autres semenciers : l’hybridation permet une obtention plus rapide de nouvelles variétés, et l’effet hétérosis qu’elle offre apporte productivité, régularité et qualité, avec notamment une meilleure force boulangère.

Saaten-Union, qui compte aujourd’hui 50 salariés en France, dont 10 recrutés l’an passé, possède dix variétés de blés hybrides à son catalogue, et dispose de six nouvelles variétés candidates à l’inscription. La société a déjà investi 2,5 millions d’euros sur ses deux stations dédiées à la sélection et à la production, et ne compte pas s’arrêter là. Objectif : multiplier les moyens les plus modernes en matière de sélection et de production des semences afin d’offrir des variétés « productives, régulières, de qualité, adaptées à une baisse prévisible des intrants, rustiques », et de satisfaire la demande sans aléas.

Premiers hybrides polyploïdes pour 2017

Pour lever le frein que constitue la production des semences, Saaten-Union travaille activement à la mise au point de systèmes d’hybridation alternatifs à l’hybridation par agent chimique : la société est investie dans différents projets génétiques, OGM et non-OGM.

Enfin, la société développe la piste des blés hybrides polyploïdes, qui contiennent davantage d’ADN dans leurs cellules et qui apportent plus de biomasse, de rendement et de protéines. La firme s’est associée avec la société israélienne de semences et de technologie Kaiima, qui a développé la technologie « Enhanced Ploidy » (EP) de polyploïdie non-OGM. De premiers hybrides polyploïdes combinant la technologie hybride Croisor et EP devraient être déposés à l’inscription en France dans trois ans, et les semences commerciales pourraient être disponibles dès 2017. Ces variétés adaptées à l’Europe devraient être suivies de nombreuses autres aux profils diversifiés, « susceptibles de répondre aux attentes des agriculteurs d’une large zone allant du sud du Portugal jusqu’à la Turquie et des îles britanniques à la Russie ».