Boursagri fait le plein de « match »
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La plateforme Boursagri, qui fait matcher les besoins d’acheteurs en grains avec les offres proposées par des agriculteurs, affiche un bilan satisfaisant après un peu plus d’un an d’activité. En faisant gagner plus de cinq euros par tonne à l’agriculteur, l’équipe de la place de marché espère bien poursuivre sur sa lancée.
Un peu plus d’un après son lancement par le négoce JEUDY, la place de marché de céréales Boursagri prend son envol. Au 4 juin, près de 6 500 ordres avaient été déposés sur la plateforme, soit plus de 3 000 qu’à la mi-février. Elle fait se rencontrer automatiquement les ordres de vente d’agriculteurs et les demandes d’acheteurs à partir de critères communs comme le type de produit, le prix ou la provenance. Dans ce cas, il y a match ! « Nous avons doublé l’objectif que nous nous étions fixés pour la première année et nous sommes rentables dès cette année », assure Raphaël Jeudy, fondateur de la plateforme. L’équipe de Boursagri a chiffré les gains obtenus par un agriculteur qui choisit de vendre sa production sur la plateforme plutôt qu’à un organisme stockeur traditionnel ou un courtier. « En céréales à paille, nous lui faisons gagner en moyenne 5,6 €/t. Près des zones portuaires, ce gain se rapproche plus de 4 €/t alors qu’il grimpe à 9€/t dans les régions plus enclavées », indique le dirigeant.
Une démarche encore plus intéressante pour les espèces mineures
Boursagri a étoffé en 2019 sa gamme de références avec le maïs cribs, le sorgho et la féverole. Le bio devrait aussi faire son arrivée sur la place de marché. « Ces productions de filières, plus confidentielles, offrent un fort potentiel de développement. Sur ce type de produit, les collecteurs prennent souvent des marges bien plus importantes que sur les céréales à paille », explique Raphaël Jeudy, ce qui offre potentiellement un gain plus intéressant à l’agriculteur.
Une équipe et une zone de chalandise en croissance
Si les premières transactions se sont d’abord réalisées sur la zone de chalandise du négoce Jeudy en Auvergne, elles s’étendent aujourd’hui à la Bourgogne-Franche-Comté, la Champagne, la Lorraine ainsi que, pour quelques opérations, sur le Sud-Ouest. « Nous avons posé les premiers jalons, il faut maintenant conserver sur le long terme la confiance des agriculteurs. Nous avons encore du travail sur la Bretagne et la région Centre », explique Raphaël Jeudy. L’équipe compte actuellement six personnes mais devrait encore s’étoffer dans les mois à venir avec des recrutements en cours.
Du côté du négoce Jeudy, les projets se poursuivent. « Notre usine d’aliments mise en route en 2018 fonctionne très bien. Nous sommes désormais certifiés Bleu blanc cœur. Nous venons aussi de démarrer l’animation d’un groupement GIEE de six agriculteurs, avec pour ambition de lier davantage élevage et production céréalière. »