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Cap sans glypho, un projet multirégional pour accompagner les agriculteurs

Le | Cooperatives-negoces

« Fin 2020, il y aura bien une sortie du glyphosate pour une majorité d’usages. » Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, l’a confirmé à l’Assemblée nationale le 9 janvier. Cette sortie concernera tous les agriculteurs d’ici à la fin de l’année 2022. C’est pour accompagner les producteurs vers cette transition qu’a été pensé le projet « Cap sans glypho ». Les réflexions ont débuté au sein de la région Pays de la Loire, à la fin 2018, dans le cadre de réunions Écophyto. La région a ensuite contacté ses voisines la Bretagne, la Nouvelle Aquitaine et le département du Cher, avec succès. Ensemble, ils répondent à un appel à projets national Écophyto 2018, dans le cadre duquel ils sont retenus. Officiellement lancé à l’automne 2019, « Cap sans glypho », animé par Écophyto, aura une durée de trois ans et s’achèvera donc en 2022.

Journées de démonstration et fiches techniques

« Quoi qu’on en pense, le glyphosate ne sera bientôt plus là, explique Adeline Chastrusse, chef de projet Cap sans glypho et animatrice Ecophyto dans les Pays de la Loire. Nous souhaitons donc éclairer le choix des agriculteurs et leur montrer les différentes méthodes alternatives existantes, afin qu’ils trouvent celle qui leur correspond le mieux. » Deux idées ont été développées. Tout d’abord, l'organisation de demi-journées sur le terrain, dans chaque région impliquée et pour chaque filière présente sur le territoire. « Dans les Pays de la Loire, nous nous appuyons sur les groupes Dephy et 30 000 pour montrer des pratiques concrètes », précise Adeline Chastrusse. 65 réunions sont prévues dans l’ensemble des régions durant les trois années du projet.

L’autre volet de « Cap sans glypho » consiste en la réalisation d'une trentaine de fiches synthétiques pour expliciter les méthodes alternatives au glyphosate. Description, coûts indicatifs, temps de travail nécessaire, bilan carbone, témoignage d’agriculteurs, points positifs et négatifs y sont indiqués. « L’objectif est de constituer une boîte à outils pour les agriculteurs », indique Adeline Chastrusse. Les fiches techniques doivent être diffusés sur le portail EcophytoPic.

Toucher un maximum d’agriculteurs

Le projet n’en est qu’à ses débuts. La chef de projet « Cap sans glypho » souligne néanmoins d’ores et déjà une interrogation sur le cas de l’agriculture de conservation des sols. « En théorie, il devrait y avoir une dérogation post-2020. Nous communiquerons donc plutôt vers la fin du projet sur ces questions. »

L’objectif principal du projet est aujourd’hui de toucher un maximum d’agriculteurs, pour ne pas seulement échanger avec des « habitués » de ce type d’initiatives. « Nous diversifions au maximum nos canaux de communication, en parlant par exemple aux techniciens des coopératives et des négoces, qui étaient présents lors du dépôt du projet », conclut Adeline Chastrusse.